18ème édition (Mars 2010)

Date Published

Trocmé, N., Esposito, T., Laurendeau, C., Thomson, W., & Milne, L. (2009). La mobilisation des connaissances en protection de l’enfance. Criminologie, 42(1), 33-59.

Selon les auteurs, la constante croissance du système canadien de protection de l’enfance, surtout en ce qui a trait au nombre d’enfants qui reçoivent des services, mérite qu’on se penche sur l’efficacité des interventions offertes. Ils proposent que la mobilisation des connaissances soit le modèle qui permet de fonder la pratique sur les données probantes, soutenue par « la résolution de problèmes issue de la collaboration entre les chercheurs et les décideurs » (p. 3) et soutiennent que ce modèle est plus efficace lorsque les recherches sont pertinentes, crédibles, effectuées en temps opportun et lorsqu’elles sont issues d’un partenariat entre les chercheurs et les décideurs.

Le projet de gestion fondée sur des données probantes (EBM) mis au point conjointement par Batshaw et McGill illustre un programme actuel de protection de l’enfance en se basant sur le modèle de mobilisation des connaissances. Le projet a été mis sur pied pour aider les gestionnaires de protection de l’enfance à mieux utiliser trois types de recherches : systèmes d’information sur les services et sur la clientèle, expertise clinique et publications liées à la pratique. Le programme fait notamment appel à des étudiants et à des professeurs universitaires pour rassembler les données, mener des discussions spécialisées en groupe avec les cliniciens et les chercheurs et suivre les informations et les résultats concernant les clients et les services. Ce modèle a permis aux gestionnaires de mieux connaître les tendances chez les enfants auxquels leur agence offre des services et de participer davantage à la recherche liée à la prestation de services de protection de l’enfance.


Devries, K., Free, C., Morison, L., & Saewyc, E. (2009). Factors Associated with the Sexual Behavior of Canadian Aboriginal Young People and their Implications for Health Promotion. American Journal of Public Health, 99(5), 855-861.

La présente étude utilise le sondage sur la santé des adolescents de la Colombie-Britannique (BCAHS) pour examiner les facteurs liés au comportement sexuel des jeunes Autochtones. Les données du BCAHS portent sur un total de 2476 étudiants de la 7e à la 12e année qui s’identifient comme Autochtones. Les auteurs utilisent ces données pour examiner les variables liées aux relations sexuelles passées, au fait d’avoir eu plus d’un partenaire sexuel et à l’utilisation du préservatif.

Ils constatent un lien très solide et constant entre d’une part l’usage plus fréquent de substances chez ces jeunes que chez leurs pairs, la violence sexuelle subie, la vie dans une réserve et d’autre part les relations sexuelles, le fait d’avoir eu plus d’un partenaire et de ne pas avoir utilisé de préservatif lors des relations sexuelles les plus récentes. Ils ont aussi découvert « un rapport solide entre le fait de se sentir lié à sa famille et la probabilité accrue d’utiliser un préservatif chez les personnes des deux sexes » (p. 858). Selon eux, ces résultats, sauf le fait d’avoir vécu dans une réserve, correspondent à ceux obtenus dans les autres études, mais ils sont utiles parce qu’il s’agit d’informations particulières aux Autochtones en lien avec les jeunes au Canada.


Alaggia, R., Regehr, C., & Rishchenski, G. (2009). Intimate partner violence and immigration laws in Canada: How far have we come? International Journal of Law and Psychiatry, 32(6), 335-341.

La présente étude porte sur les barrières structurelles qui entravent la capacité des femmes immigrantes et réfugiées de sortir d’une relation de violence. La recherche a été menée à Toronto en se basant sur une stratégie d’échantillonnage au jugé à l’aide de deux méthodes différentes : des entrevues avec des informateurs clés et des groupes de discussion.

Les thèmes extrapolés à partir des entrevues et des groupes de discussion sont : les pratiques culturelles qui empêchent la divulgation ou le signalement, la réticence envers l’intervention policière, l’isolement, le fait de rester pour les enfants, les barrières économiques et la crainte des répercussions relatives à l’immigration. Les auteurs démontrent aussi la façon dont chacun de ces thèmes s’applique à la situation de la femme en tant qu’immigrante. Par exemple, les répondants ont déclaré que la crainte de l’intervention des services de protection de l’enfance surtout chez les immigrants en attente de statut de résidant permanent représentait une barrière au signalement de la violence.

Les auteurs concluent en déclarant que « les femmes nouvellement arrivées et immigrantes au Canada sont confrontées à des barrières supplémentaires attribuables aux politiques d’immigration » (p. 340) et que les tentatives d’Immigration Canada de permettre la rupture de l’engagement de parrainage pour des raisons humanitaires et de compassion ne suffisent pas à redresser la situation précaire des femmes immigrantes qui subissent la violence de leur partenaire.