22ème édition (Septembre 2010)

Date Published

Brown, J.D., Sintzel, J., St. Arnault, D., & George, N. (2009). Confidence to foster across cultures: Caregiver perspectives. Journal of Child & Family Studies, 18(6), 633-642.

Cette étude se penche sur les perceptions des parents de familles d'accueil et explore particulièrement les éléments qui augmenteraient leur confiance en leur capacité de prendre soin d'enfants dont l'origine culturelle diffère de la leur. Elle a été réalisée au Manitoba où l’émission de permis de familles d'accueil et la supervision de ces familles dépendent de trois aux autorités autochtones et d’une autorité autre. Dans cette province, le nombre d'enfants autochtones placés est disproportionné par rapport à celui des autres et il n'y a pas suffisamment de places en famille d'accueil autochtone. Les auteurs ont eu recours à la méthode de schématisation conceptuelle qui consiste en une analyse de données qualitatives à l'aide de procédures quantitatives. Ils ont mené des entrevues avec 61 parents de familles d'accueil. Ces derniers ont souligné l'importance de comprendre les croyances des autres cultures. La plupart pensaient avoir besoin d'aide pour accéder à l'information et aux ressources appropriées au plan culturel pour les enfants placés. Ils ont nommé les agences de protection de l'enfance comme une source potentielle d'aide et ont indiqué qu’elles devraient faciliter l'acquisition de connaissances liées à la culture des enfants en famille d'accueil. Ils ont aussi indiqué que ces organismes devraient intégrer la sensibilisation aux réalités culturelles dans leurs politiques et dans leurs pratiques. Les parents considèrent également que les liens avec d'autres parents de familles d'accueil et les intervenants clés sont importants pour améliorer la conscience de sa propre culture et les placements dans une famille d'accueil dont la culture est différente de celle de l’enfant concerné. Dans l'ensemble, les parents de familles d'accueil ont déclaré désirer davantage de soutien de la part des employés et des agences, une meilleure communication entre les parties prenantes et plus d'informations sur le soutien communautaire auquel ils pourraient avoir accès.


Clément, M.E., & Chamberland, C. (2009). The role of parental stress, mother’s childhood abuse and perceived consequences of violence in predicting attitudes and attribution in favor of corporal punishment. Journal of Child & Family Studies, 18(2), 163-171.

Les auteures présentent la notion selon laquelle la violence familiale et psychologique s’inscrit dans un continuum de gravité. Le châtiment corporel, défini comme un moyen légalement et socialement acceptable de maîtriser physiquement le comportement de l'enfant sans causer de préjudice, est considéré comme faisant partie de l'extrémité la moins grave du continuum. Les chercheurs ont utilisé les données d’une enquête de population d'envergure effectuée au Québec en 2004. Ils ont examiné les réponses de mères ayant des enfants de 0 à 17 ans. Après avoir choisi les participants au hasard dans la population ciblée, ils ont effectué des entrevues téléphoniques auprès de 3148 mères. Ils ont utilisé une analyse à régression linéaire multiple pour examiner les réponses. Ils ont mesuré la sensibilité des mères aux conséquences possibles de violences mineures envers leurs enfants. Moins les mères sont sensibles, puis elles sont susceptibles d'approuver le châtiment corporel. Celles qui ont vécu de la violence pendant leur propre enfance et qui ont déclaré être stressées par le tempérament de leur enfant sont significativement plus susceptibles d’approuver les châtiments corporels et s’appuient sur le comportement de leur enfant pour justifier ces attributions. L'âge et le sexe de l'enfant ne semblent pas influencer les attitudes et les opinions des mères par rapport aux châtiments corporels. La plupart d’entre elles trouvent important d'établir des limites pour les enfants et pensent que les parents ont le droit de gifler ces derniers. Généralement, les attitudes et les attributions des mères concernant les châtiments corporels semblent s’inscrire dans un continuum.


Jespersen, A.F., Lalumiere, M.L., & Seto, M.C. (2009). Sexual abuse history among adult sex offenders and non-sex offenders: A meta-analysis. Child Abuse & Neglect, 33(3), 179-192.

Cette étude examine l'hypothèse « victime d’agressions sexuelles – auteur d’agressions sexuelles » selon laquelle les violences sexuelles pendant l’enfance sont le seul facteur causal expliquant la perpétration d’agressions sexuelles à l’âge adulte. Les auteurs ont effectué des recherches dans diverses bases de données électroniques, ont examiné chaque résumé et ont choisi les études pertinentes. La méta-analyse porte uniquement sur les articles accessibles au public et les dissertations publiées en anglais entre 1975 et 2005. Deux personnes chargées du codage ont codé indépendamment les variables des 24 études examinées et ont pondéré les calculs analytiques en fonction de la taille de l'échantillon pour que les études comportant des échantillons plus importants contribuent davantage au rapport de cotes moyen. Les résultats de la méta-analyse montrent que les agresseurs sexuels diffèrent significativement des autres en ce qui a trait aux antécédents de violence sexuelle, mais pas en ce qui concerne les antécédents de violence physique, psychologique ou de négligence. Les agresseurs sexuels ayant agressé des adultes sont significativement moins susceptibles de déclarer des antécédents d’agression sexuelle que ceux ayant agressé des enfants, mais ils sont significativement plus susceptibles de déclarer des antécédents de violence physique. Les auteurs ont effectué des tests pour évaluer si les études différaient selon la source d'information concernant les antécédents de violence afin de vérifier si elles comportaient un biais d'auto déclaration. Ils ont également utilisé un graphique en entonnoir pour vérifier les biais de publication. D'après les résultats, les études ne comportent aucun biais de publication ni d'auto déclaration. Dans l'ensemble, les résultats de cette méta-analyse appuient l'hypothèse « victime d’agressions sexuelles – auteur d’agressions sexuelles ». Les auteurs débattent des explications possibles concernant le lien entre l'agression sexuelle pendant l'enfance et la perpétration d'agressions sexuelles, y compris les mécanismes d’apprentissage et les impacts sur le développement sexuel. Ils traient également d’une troisième variable expliquant les agressions sexuelles subies et perpétrées.


Kerr, T., Stoltz, J., Marshall, B., Lai, C., Strathdee, S.A., & Wood, E. (2009). Childhood trauma and injection drug use among high-risk youth. Journal of Adolescent Health, 45(3), 300-302.

Cette étude examine la relation entre la maltraitance pendant l'enfance et le début de la consommation de drogues injectables chez les jeunes à risque élevé. Les auteurs ont utilisé les données de At Risk Youth Study, l’étude prospective d'une cohorte de jeunes de la rue à Vancouver. Tous les participants étaient des jeunes de la rue âgés de 14 à 26 ans qui avaient récemment consommé des drogues illicites autres que la marijuana. Les 560 participants ont rempli un questionnaire administré par l'interviewer ainsi qu’un questionnaire sur les traumatismes subis pendant l’enfance. Un modèle de régression logistique multivariée a révélé des facteurs indépendamment associés avec le fait de commencer à consommer des drogues injectables. Les chercheurs ont établi un lien indépendant entre la violence physique et le début de la consommation de drogues injectables après avoir tenu compte de diverses variables sociodémographiques et psychosociales et d'autres formes de maltraitance. Les auteurs postulent que la violence physique peut influer sur les habiletés d'adaptation des jeunes, à tel point que ces derniers sont incapables de gérer les situations à risque élevé auxquelles sont souvent confrontées les personnes de la rue. Cette absence d'habiletés d'adaptation peut se traduire par une vulnérabilité accrue à la consommation de drogues injectables. Le fait d'avoir un parent qui consomme des drogues illicites est associé à une probabilité moindre de commencer à consommer des drogues injectables. Les auteurs suggèrent que ces jeunes ont été témoins des résultats négatifs associés à ce type de drogue chez leurs parents et qu'ils sont donc moins susceptibles d'en consommer eux-mêmes.