25ème édition (Février 2010)

Date Published

Hodgins, D.C., & Schopflocher, D.P. (2010). The association between childhood maltreatment and gambling problems in a community sample of adult men and women. Psychology of Addictive Behaviors, 24(3), 548 – 554.

L’objectif de cette étude est d’examiner le lien entre la maltraitance pendant l’enfance et les problèmes de jeu à partir de données d’une étude longitudinale sur le jeu (Leisure Lifecycle and Lifestyle Project). Les chercheurs ont recruté des participants de l’Alberta au Canada à l’aide d’un système d’appel aléatoire. Ils ont examiné les réponses de 1145 adultes qui ont complété l’évaluation de la maltraitance pendant l’enfance au début de l’étude et 18 mois plus tard au moment du suivi. Bien qu’il s’agisse d’une étude transversale, les deux moments dans le temps ont été examinés afin d’établir la fiabilité de test-retest de la variable maltraitance. Les données ont été pondérées et les résultats obtenus ont été considérés comme étant les estimations pour l’ensemble de la population de la province. Après consultation de la littérature, les auteurs ont examiné diverses covariables, y compris les symptômes de toxicomanie (alcool et autres drogues) ou de trouble de la personnalité antisociale, les caractéristiques du milieu familial et les indicateurs de stress psychologique. Les résultats indiquent que la maltraitance pendant l’enfance est liée à une fréquence accrue de jeu et à une probabilité accrue de problèmes de jeu même lorsqu’on tient compte des covariables individuelles et sociales. Les participants masculins ayant plus de caractéristiques antisociales, plus de dépendance à l’alcool, vivant plus de stress et habitant dans un milieu familial plus pauvre que les autres sont plus susceptibles d’avoir de graves problèmes de jeu. Cette étude est limitée par son recours aux rapports rétrospectifs de maltraitance pour évaluer la prévalence absolue de violence et de négligence envers les enfants.


Ivanova, V., & Brown, J. (2010). Support needs of Aboriginal foster parents. Children and Youth Services Review, 32(12), 1796 – 1802.

Les auteurs ont découvert que les enfants autochtones étaient surreprésentés dans le système de protection de l’enfance canadien et que le nombre de parents d’accueil autochtones ne suffisait pas à répondre à la demande en matière de placement. La présente étude utilise le processus de schématisation conceptuelle afin de déterminer les besoins en matière de parents d’accueil autochtones. Cette méthode consiste à : a) poser des questions aux participants; b) obtenir des réponses et les imprimer sur des cartes distinctes; c) demander aux participants de classer les cartes par groupes; d) analyser les réponses classées selon une échelle multidimensionnelle et une analyse par grappe. Les chercheurs ont utilisé une liste randomisée de numéros de téléphone de tous les parents d’accueil autochtones autorisés dans une province du centre du Canada pour communiquer avec 83 d’entre eux âgés de 28 à 72 ans. Vingt-quatre pour cent de ces parents étaient des membres de la famille des enfants placés. D’après le processus de schématisation conceptuelle, ces parents ont déclaré qu’ils avaient besoin de soutien de la part du système de placement en famille d’accueil, y compris de soutien à l'emploi, de possibilités de répit et d’argent. Les participants pensaient que ce soutien faciliterait la consolidation des rapports entre le parent d’accueil et les enfants et qu’il permettrait aux frères et sœurs de rester dans le même foyer d’accueil. Les participants ont déterminé qu’ils avaient besoin de l’appui d’un spécialiste, de soutien au logement et d’aide pour obtenir des ressources récréatives permettant d’effectuer des sorties et des activités familiales. Enfin, les parents d’accueil autochtones souhaitaient avoir plus de possibilités de formation grâce aux échanges, par exemple sur les possibilités d’acquérir des compétences et des connaissances, les droits des parents de famille d’accueil, le soutien et l’échange de connaissances entre les familles d’accueil et une meilleure sensibilisation du public au placement en famille d’accueil. Les auteurs concluent que davantage de recherche est nécessaire afin d’élaborer des politiques et des pratiques de protection de l’enfance adaptées à la culture.


Roustit, C., Campoy, E., Chaix, B., & Chauvin, P. (2010). Exploring mediating factors in the association between parental psychological distress and psychosocial maladjustment in adolescence. European Journal of Child and Adolescent Psychiatry, 19(7), 597 – 604.

La présente étude vise à examiner le lien entre la détresse psychologique des parents et l’inadaptation de l’adolescent d’après l’étude de ses troubles d’intériorisation et d’extériorisation, de sa consommation d’alcool et d’autres drogues. Les auteurs ont tenu compte des facteurs socioéconomiques et ont vérifié la pertinence des variables comme l’estime de soi de l’adolescent, le soutien émotionnel parental et le soutien extrafamilial en tant que médiateur de la relation entre la détresse psychologique parentale et l’inadaptation psychosociale de l’adolescent. Ils ont utilisé les données de l’Enquête sociale et de santé auprès des enfants et adolescents québécois. Cette étude est basée sur un échantillon en grappes aléatoire en deux étapes composé de 2346 personnes âgées de 13 à 16 ans inscrites à l’école et de leurs parents (1983 personnes). Les auteurs ont utilisé des modèles de régression logistique binaire et multinomiale et la modélisation par équation structurelle afin de vérifier la médiation en plus d’effectuer une analyse du cheminement. Les résultats suggèrent que les adolescents vivant avec un parent souffrant d’une grande détresse psychologique sont plus susceptibles de manifester des troubles d’intériorisation et d'extériorisation, d’avoir une plus faible estime et de bénéficier de moins de soutien social que les autres. L’effet total standardisé de la détresse parentale sur les troubles d’intériorisation est considérablement modifié par l’estime de soi, le soutien émotionnel parental et le soutien social. Les auteurs concluent que les résultats confirment qu’il est nécessaire de mettre en place des politiques de santé publique visant à prévenir les problèmes de santé mentale chez les adolescents en prévenant la détresse psychologique des parents et en s’employant à la résoudre.