26ème édition (Avril 2011)

Date Published

Blackstock, C. (2011). The Canadian Human Rights Tribunal on First Nations child welfare: Why if Canada wins, equality and justice lose. Children and Youth Services Review, 33(1), 187-194.

Le 26 février 2007, l’Assemblée des Premières Nations et la Société de soutien à l’enfance et à la famille des Premières Nations du Canada ont franchi une étape historique en tenant le Canada responsable devant la Commission des droits de la personne du traitement actuel infligé à plus de 160 000 enfants des Premières Nations résidant dans une réserve. Les plaignants allèguent que le gouvernement du Canada discrimine ces enfants en sous-finançant les services de protection de l’enfance et qu’il leur offre donc moins de prestations qu’aux autres enfants canadiens. Cet article présente les faits qui ont mené au dépôt d’une plainte, le processus qui a suivi et les conséquences pour les enfants des Premières Nations, les personnes appartenant aux groupes minoritaires et la santé morale du pays si le gouvernement du Canada gagne le procès. Le gouvernement du Canada a tenté de faire rejeter la plainte. Le gouvernement du Canada accorde la priorité aux artifices de la procédure juridique plutôt qu’à la question fondamentale qui consiste à savoir si les enfants des Premières Nations reçoivent moins de prestations que les autres à cause des politiques et des pratiques fédérales. Le schéma de comportement du Canada semble déphasé par rapport à ses obligations internationales relatives aux droits de la personne de favoriser la sécurité, le bien-être et l’absence de discrimination des enfants.

Le 14 septembre 2009, le Tribunal canadien des droits de la personne sur le bien-être des enfants des Premières Nations a commencé à siéger. La campagne Je suis prêt à être témoin a été lancée pour éduquer le public et susciter son adhésion en invitant les personnes et les organisations à suivre les travaux du Tribunal. L’auteure conclut que si le gouvernement canadien gagne cette cause sur la base d’artifices de la procédure juridique, il s’immunise en réalité contre la possibilité d’être tenu responsable d’employer des pratiques discriminatoires en ce qui a trait au financement des services publics. Ceci sape considérablement les principes de démocratie et d’égalité qui définissent le pays.


Clarke, J. (2011). The challenges of child welfare involvement for Afro-Caribbean families in Toronto. Children and Youth Services Review, 33(2), 274-283.

Cette étude utilise une méthodologie exploratoire qualitative pour examiner les expériences des utilisateurs de services, spécialement les mères et les jeunes, et les intervenants afro-caribéens des services de protection de l'enfance à Toronto, au Canada. Les utilisateurs de services et les intervenants en protection de l'enfance ont été délibérément choisis parce qu'ils étaient d'origine afro-caribéenne et qu'ils avaient eu des expériences avec les services de protection de l'enfance à Toronto. L'échantillon était composé de neuf participants, y compris trois jeunes (âgés de 18 à 25 ans), de trois mères et de trois intervenants. Les chercheurs ont recueilli les données auprès des participants grâce à des entrevues individuelles en profondeur et semi-structurées. Ils ont utilisé un codage ouvert et effectué une analyse comparative. Les mères ont déclaré avoir reçu un traitement différentiel de la part des intervenants en protection de l'enfance et des autres professionnelles avec lesquelles elles interagissaient. De plus, elles se sentaient comme des criminelles à cause de problèmes de nature structurelle. Les jeunes ont rapporté des sentiments de colère et de ressentiment à l'endroit du système de protection de l'enfance qui les avait retirés de leur famille parce qu'ils avaient l'impression que cette séparation leur avait fait perdre leur culture, leur sentiment d'appartenance et leurs frères et sœurs. Les intervenants ont souligné que le système de protection de l'enfance cumule les obstacles structurels et les échecs personnels et qu'il ne comprend pas la culture afro-caribéenne ni les modèles d'immigration. Même si les résultats ne sont pas représentatifs des opinions de tous les utilisateurs de services et intervenants afro-caribéens en protection enfance à Toronto, les récits permettent de mieux comprendre la complexité des dynamiques et des difficultés que rencontre le système de protection de l'enfance.


Harkness, K.L., Stewart, J.G., & Wynne-Edwards, K.E. (2011). Cortisol reactivity to social stress in adolescents: Role of depression severity and child maltreatment. Psychoneuroendocrinology, 36(2), 173-181.

Cette étude examine la relation entre la maltraitance envers les enfants, la gravité de la dépression et le taux de cortisol chez les adolescents. Le cortisol est une hormone impliquée dans les troubles dépressifs. Cette étude utilise un paradigme de défi psychologique appelé le Trier Social Stress Test [test de stress social de Trier] pour examiner les réactions en vérifiant le taux de cortisol (TSST; Kirschbaum et coll., 1993). Les 71 participants âgés de 12 à 21 ans ont été recrutés dans une collectivité de taille moyenne de l’Ontario. L’échantillon incluait des adolescents atteints ou non de dépression. Tous les participants ont subi une entrevue diagnostique pour évaluer la présente de diagnostics présents ou passés relatifs à leur santé mentale; ont rempli un questionnaire d’évaluation des symptômes dépressifs (BDI-II); ont passé une entrevue pour évaluer leur stade de développement et leurs antécédents de maltraitance. Les chercheurs ont recueilli de la salive à plusieurs reprises : avant, pendant et après l’administration du test afin d’examiner la réaction en lien avec le taux cortisol dans le temps. Sur les 71 participants, 26 adolescents ont déclaré avoir des antécédents de maltraitance. Les résultats indiquent que chez ceux qui souffrent de dépression légère à modérée, les antécédents de maltraitance sont associés à des niveaux de cortisol plus élevés et pendant une période plus longue que chez les autres adolescents en réaction au TSST. Cette étude a une profonde incidence sur notre compréhension des trajectoires biologiques de la dépression et suggère que les chercheurs devraient tenir compte des différences individuelles en matière de gravité de la dépression et des antécédents de maltraitance dans toutes les études qui se penchent sur les aspects biologiques de la dépression.