Coup d'œil sur la recherche canadienne: 34ème édition (mars 2013)

Date Published

Dominelli, L., Strega, S., Walmsley, C., Callahan, M., & Brown, L. (2011). ‘Here’s my story’: Fathers of ‘Looked After’ children recount their experiences in the Canadian child welfare system. British Journal of Social Work, 41, 351-367.

La place des pères d’enfants placés dans le système de protection de l’enfance est problématique. La documentation sur ce sujet suggère que les intervenants classent les pères selon une perspective binaire « bon père » « mauvais père ». Dans une étude antérieure, les auteurs ont examiné les descriptions des pères d’enfants placés concernant leur  relation avec le système de protection de l’enfance. Les principaux thèmes précisent les stratégies utilisées par les pères pour convaincre les intervenants qu’ils sont « suffisamment bons » pour prendre soin de leurs enfants. La présente étude examine minutieusement les catégories utilisées par les pères dans les études antérieures lorsqu’ils discutaient de leur capacité d’élever leurs enfants et de leur relation avec l’intervenant des services de protection de l’enfance. Les trames historiques originales qui ressortent de l’étude ont été reconfigurées selon les typologies relatives aux pères ayant eu à faire au système protection de l’enfance. Les identités créées sont « père mal perçu », « père survivant », « père maternant », « père ayant nié son identité » et « père citoyen ». Les auteurs suggèrent que l’histoire de chaque père peut d’une certaine façon englober chaque identité et son contraire. Néanmoins, les revendications des pères indiquent que la paternité change la vie et que les soins prodigués aux enfants devraient être une responsabilité plus équitablement partagée entre l’homme et la femme.


Forde, D., Baron, S., Scher, C., & Stein, M.  (2012).  Factor Structure and Reliability of the Childhood Trauma Questionnaire and Prevalence Estimates of Trauma for Male and Female Street Youth.  Journal of Interpersonal Violence, 27(2), 364-379.

Au cours des trente dernières années, il y a eu une augmentation assez importante de la recherche portant sur divers aspects de la maltraitance envers les enfants. Le questionnaire sur les traumatismes vécus pendant l’enfance [Childhood Trauma Questionnaire (CTQ)] et la version abrégée du questionnaire [Childhood Trauma Questionnaire Short-Form (CTQ-SF)] sont largement utilisés en milieu clinique, dans les enquêtes auprès de la collectivité et dans les évaluations de programmes. Ils permettent de procéder à une identification rétrospective de la prévalence de la violence et de la négligence envers les enfants. Le CTQ-SF comprend 28 items et prend environ cinq minutes à remplir. La présente étude porte sur les propriétés psychométriques du CTQ-SF (n=397) auprès d’un échantillon de jeunes de la rue, et compare les répondants masculins et féminins. Presque tous les répondants (98 %) correspondent au critère d’au moins une forme de maltraitance; 34,5 % correspondent au critère de cinq formes de maltraitance (c.-à-d. violence psychologique, physique, sexuelle, négligence psychologique et physique). Les chercheurs ont découvert que le modèle établi de négligence et de violence envers les enfants comprenant cinq formes de maltraitance peut être appliqué à une population de jeunes de la rue à risque élevé. Cependant, l’absence d’une invariance importante indique que la comparaison des scores entre les hommes et les femmes n’est pas nécessairement fondée, parce qu’il est possible que les deux groupes interprètent les items différemment.


Tanaka, M., Wekerle, C., Schmuck, M., & Paglia-Boak, A. (2011).  The linkages among childhood maltreatment, adolescent mental health, and self-compassion in child welfare adolescents.  Child Abuse & Neglect, 35, 887-898. 

La maltraitance envers les enfants est un facteur de risque de mauvaise santé physique et mentale. L’étude porte sur la relation entre la maltraitance envers les enfants et l’autocompassion. L’autocompassion se définit comme le concept de l’acceptation positive du moi. Le présent échantillon provient de l’étude longitudinale Mauvais traitement et cheminement des adolescents [Maltreatment and Adolescent Pathways (MAP) Longitudinal Study]. Cent-dix-sept jeunes ont rempli le questionnaire des traumatismes subis pendant l’enfance relatif à l’échelle d’autocompassion [Childhood Trauma Questionnaire]. Les résultats suggèrent que les jeunes qui ont vécu le plus de violence psychologique pendant leur enfance, de négligence psychologique et de violence physique font preuve de moins d’autocompassion que ceux ayant vécu ce type de maltraitance à un degré moindre. Les jeunes ayant une faible autocompassion ont un niveau plus élevé de détresse psychologique, une consommation d’alcool problématique et déclarent avoir fait de sérieuses tentatives de suicide. Les auteurs suggèrent d’étudier l’autocompassion plus en profondeur afin de mieux comprendre les conséquences de la violence psychologique pendant l’enfance.