35ème édition (Avril 2013)

Date Published

Goldstein, A., Wekerle, C., Tonmyr, L., Thornton, T., Waechter, R., Pereira, J., Chung, R., MAP Research Team. (2011). The relationship between post-traumatic stress symptoms and substance use among adolescents involved with child welfare: Implications for emerging adulthood. International Journal of Mental Health Addiction, 9, 507-524.

La maltraitance envers les enfants est un problème social et de santé publique, surtout à cause des conséquences négatives qu’elle peut entraîner tout au long de la vie. Ce qui est particulièrement intéressant pour la présente étude, c’est le lien bien établi entre la maltraitance envers les enfants et la consommation d’alcool, de drogue et les symptômes de stress post-traumatique (SSPT) chez les adolescents. Cette étude examine la contribution des SSPT à la consommation de substances psychoactives et les problèmes liés à ces substances à partir d’un échantillon d’adolescents plus vieux et de jeunes adultes pris en charge par le système de protection de l’enfance. Les chercheurs effectuent une analyse secondaire de l’étude longitudinale Maltreatment and Adolescent Pathways (MAP) [maltraitance et trajectoires des adolescents]. Les résultats suggèrent que la colère et la dissociation, deux facettes des SSPT, abstraction faite du contexte et des variables de la maltraitance chez les adolescents plus âgés pris en charge par le système de protection de l’enfance, sont des variables prédictives importantes de la consommation abusive de substances psychoactives et de problèmes connexes. Les auteurs indiquent que les résultats sont particulièrement importants pour les adolescents qui quittent le système de protection de l’enfance et que ces personnes ont besoin d’un soutien accru pendant cette période.

 

Guibord, M., Bell, T., Romano, E., & Rouillard, L. (2011). Risk and protective factors for depression and substance use in an adolescent child welfare sample. Children and Youth Services, 33, 2127-2137.

Les jeunes placés à l’extérieur de leur domicile présentent des risques de dégradation de leur fonctionnement mental, pourtant, malgré les expériences négatives de maltraitance, ils font également preuve de résilience. La présente étude porte sur le lien entre la maltraitance et les indicateurs du fonctionnement mental des jeunes. Les chercheurs ont particulièrement examiné les symptômes dépressifs et la consommation de substances chez un échantillon de jeunes garçons de 12 à 15 ans pris en charge par le système de protection de l’enfance pour cause de violence à la maison. Les résultats suggèrent qu’un peu plus de la moitié de l’échantillon est considérée comme résiliente, ce qui signifie que ces jeunes n’ont pas déclaré avoir eu des symptômes dépressifs élevés ni avoir consommé de la drogue ou de l’alcool au cours de l’année précédant l’étude. Les jeunes qui avaient une relation de qualité plus élevée avec le donneur de soins ont ressenti moins de symptômes dépressifs. Des analyses statistiques supplémentaires indiquent que les filles sont presque six fois plus susceptibles que les garçons de souffrir de dépression et que la probabilité de consommation de substances psychoactives augmente avec l’âge selon un facteur de 2,58 par année. Enfin, les jeunes qui pratiquent davantage d’activités parascolaires sont moins susceptibles de souffrir de dépression ou de consommer des substances que d’être aux prises avec ces deux problèmes simultanément. Les auteurs suggèrent que le fait de se concentrer sur les relations de grande qualité avec le donneur de soins et la participation à des activités parascolaires peut soutenir les jeunes qui sont placés et diminuer les symptômes dépressifs ainsi que la consommation de substances psychoactives.

 

Piotrowski, C. (2011). Patterns of adjustment among siblings exposed to intimate partner violence. Journal of Family Psychology, 25(1), 19-28.

De nombreuses études illustrent le risque élevé de problèmes socioémotionnels à court et à long terme chez les enfants qui ont été exposés à la violence conjugale (VC). La présente étude examine les perceptions que les frères et sœurs ont de la relation entre la mère et l’enfant et cherche à savoir si les opinions diffèrent selon les modèles d’adaptation. Les participants, y compris les familles ayant des antécédents de VC et au moins deux enfants âgés de 5 à 18 ans ont été recrutés grâce à des annonces dans la communauté. Les chercheurs ont cherché à établir des liens entre plusieurs variables (p. ex., les problèmes d’externalisation et d’internalisation des enfants, la qualité de la relation entre frères et sœurs, la qualité de la relation entre la mère et l’enfant). Au total, cinq modèles d’adaptation ont émergé. La différence remarquable entre les groupes de frères et sœurs plus jeunes et les plus âgés est le degré d’estime de soi. Les résultats suggèrent qu’en vieillissant, les enfants prennent de plus en plus conscience de leurs difficultés de comportement et ont une perception moins favorable d’eux-mêmes. Les chercheurs ont découvert que les relations entre l’enfant et la mère et entre les frères et sœurs jouaient un rôle significatif, mais différent en ce qui a trait aux modèles d’adaptation. Les frères et sœurs plus jeunes et plus âgés asymptomatiques ont déclaré avoir des relations plus chaleureuses avec leur mère. L’absence d’hostilité dans cette relation est particulièrement importante pour les frères et sœurs plus âgés. De la même façon, la relation plus chaleureuse et moins hostile entre frères et sœurs est importante en ce qui a trait à la distinction entre les modèles d’adaptation. Les auteurs suggèrent que les résultats ont d’importantes conséquences cliniques et permettent de mieux comprendre les trajectoires développementales chez les frères et sœurs dans les familles violentes.

 

Singh, V.-A. S., Thornton, T., & Tonmyr, L. (2011). Determinants of substance abuse in a population of children and adolescents involved with the child welfare system.  International Journal of Mental Health Addiction, 9, 382-397.

L’usage inapproprié d’alcool et d’autres drogues est un important problème chez les jeunes pris en charge par le système de protection de l’enfance. La présente étude est basée sur l’analyse secondaire des données de l’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants – 2003 (ECI – 2003) afin d’explorer les facteurs de risque et de protection de l’usage inapproprié d’alcool, de solvants et d’autres drogues chez les jeunes âgés de 10 à 15 ans. L’analyse compare particulièrement l’abus de substances psychoactives chez les jeunes dans toutes les enquêtes avec l’abus dans les enquêtes corroborées dans un échantillon national d’enfants pris en charge par les services de protection de l’enfance. L’abus de substances chez les jeunes est presque équivalent pour toutes les enquêtes et les enquêtes corroborées uniquement, soit de 14 et 16 % respectivement. Les chercheurs ont découvert que l’abus de substances chez le donneur de soins est une variable prédictive importante de l’usage de substances chez les jeunes dans les modèles de régression; cependant, les variables liées aux jeunes illustrent un lien plus solide avec l’abus de substances chez les jeunes. Les chercheurs ont découvert que les relations perturbées avec les pairs, la fréquentation irrégulière de l’école et les fugues ont des liens plus élevés avec l’abus de substances chez les jeunes dans le cas des enquêtes corroborées. Selon les auteurs, cette étude implique qu’il est nécessaire d’offrir une intervention précoce aux enfants qui ont des antécédents d’abus de substances afin de réduire la probabilité qu’ils deviennent des adultes qui auront ce type de problème.