10ème édition (Janvier 2009)

Date Published

Spinks, A., Wasiak, J., et al. (2008). Ten-year epidemiological study of pediatric burns in Canada. Journal of Burn Care & Research, 29(3), 482-8.

Les blessures par brûlure sont des types de traumatismes graves entraînant souvent des conséquences physiques et psychologiques à long terme. Cette étude fait état des taux d'incidence, des données démographiques et des causes externes de toutes les hospitalisations et de tous les décès dus à des brûlures chez les enfants canadiens de 0 à 19 ans, de 1994 à 2003. Les données sur les décès consécutifs aux brûlures ont été fournies par Statistique Canada, et celles qui concernent les hospitalisations, par l'Institut canadien d'information sur la santé; les estimations relatives à la population ont été inférées à partir des données du recensement canadien. Les différences de fréquence et de gravité des brûlures ont été analysées à l'aide de l'analyse de variance et du test statistique du chi carré.

L'étude révèle que, durant les dix ans de la période visée, 494 enfants sont décédés et 10 229 ont été hospitalisés à la suite de brûlures. C'est chez les enfants de zéro à quatre ans que le taux de mortalité est le plus élevé. Dans tous les groupes d'âge, les garçons étaient environ deux fois plus susceptibles d'être victimes de brûlure que les filles, cette plus grande exposition au risque de brûlures chez les garçons apparaît dès l'enfance et culmine à l'adolescence. Les brûlures de liquides chauds et de vapeur constituent la moitié des brûlures chez les enfants. Dans l'ensemble et pour chaque groupe d'âge, on constate une diminution considérable des blessures par brûlure au cours de la période de 10 ans concernée. Les résultats montrent en outre un taux relativement bas de brûlures intentionnelles (1,33 %).

Facteurs limitant la portée de l'étude : rigueur douteuse dans la vérification des données administratives, en comparaison de celle qui s'applique dans le cas des données recueillies pour la recherche; possibilité de mauvaise classification des causes externes en raison de modifications apportées au système de codage au cours des trois dernières années de la période à l'étude; manque d'information détaillée sur les situations entraînant les blessures par brûlure. L'étude révèle une réduction évidente du nombre de brûlures exigeant une hospitalisation, que l'on peut partiellement attribuer à de meilleures initiatives visant la sécurité, à une sensibilisation accrue à la prévention des brûlures ainsi qu'à l'amélioration du traitement des brûlures.


Valencia-Rojas, N., Lawrence, H. P., et al. (2008). Prevalence of early childhood caries in a population of children with history of maltreatment. Journal of Public Health Dentistry, 68(2), 94-101.

Les mauvais traitements envers les enfants et la carie de la petite enfance présentent des caractéristiques communes : taux de prévalence élevé, facteurs de risque communs, conséquences à long terme. Cette étude rétrospective visait à déterminer la prévalence de la carie de la petite enfance au sein d'une population déterminée d'enfants victimes de violence et de négligence à Toronto, en Ontario. L'échantillon était constitué de 66 enfants d'âge préscolaire placés sous les soins de la Children's Aid Society of Toronto(CAST), et qui ont été adressés à des services d'évaluation dentaire entre 1991 et 2004. Ont servi de groupe de référence 3 185 enfants d'âge scolaire tirés de la population générale de Toronto, et dont les données avaient été recueillies par le ministère de la Santé et des Soins de longue durée. Les données des dossiers dentaires et de ceux établis par les travailleurs sociaux ont été examinées.

Les résultats révèlent qu'environ 58 % de l'échantillon d'enfants victimes de violence ou de négligence avaient des caries en bas âge, comparativement à seulement 30 % chez ceux du groupe de référence. La proportion d'enfants dont les caries n'étaient pas traitées était de 57 % chez les victimes de négligence (n = 53) et de 62 % chez les victimes de violence physique ou d'agression sexuelle (n = 13). Les régressions logistiques, par rapport à l'âge, au sexe et aux types d'abus, révèlent que les enfants plus d'une fois placés sous la tutelle de la Couronne ou sous les soins de la Children's Aid Society of Toronto étaient beaucoup moins susceptibles d'avoir des caries.

Ces résultats indiquent que le taux de carie dentaire est plus élevé chez les enfants victimes de violence ou de négligence et confiés à la CAST que dans la population générale d'enfants de 5 ans, à Toronto. L'étude révèle par ailleurs que les services de la CAST ont pour effet de protéger la santé buccale des enfants, fait illustré par la probabilité plus faible de caries chez les enfants plus d'une fois placés sous la tutelle de la Couronne ou sous les soins de la Children's Aid Society of Toronto. Les résultats de l'étude démontrent la nécessité pour les services de protection de l'enfance de vérifier la possibilité de négligence dentaire chez les enfants victimes de violence physique ou sexuelle ou de négligence, et celle de promouvoir le traitement dentaire et la santé buccale au sein de cette population. Facteurs limitant la portée de l'étude : la nature rétrospective de l'étude, la faible portée statistique vu la petitesse de l'échantillon d'enfants de la CAST ainsi que la mesure incomplète des facteurs sociodémographiques (plus précisément, le statut socioéconomique).