6ème édition (Mai 2008)

Date Published

Burge, Philip. (2007). The Ontario crown wards survey: Profiles of adoptable children. Canadian Social Work, 9(1), 8-25.

Cet article dresse un rapport relatif à l’incidence des troubles mentaux et physiques des enfants de l’Ontario qui sont sous tutelle permanente et qui peuvent être adoptés officiellement. Il se penche sur l’incidence des déficiences des pupilles de la Couronne relatives à leurs expériences de maltraitance et de planification d’une relation permanente, à leurs antécédents familiaux, à leurs expériences de prise en charge et à leurs cadres résidentiels. Des renseignements sur 429 enfants, représentant environ 21 % de toutes les pupilles admissibles, y sont passés en revue et analysés.

Les résultats ont montré que 56,9 % des enfants étaient des garçons, que 86,7 % d’entre eux n’avaient pas d’accès et que 57,8 % présentaient un état invalidant. Le nombre de déficiences diagnostiquées chez les enfants varie d’une à huit. Au total, 39 % des enfants présentaient une déficience, 31 % en avaient deux, 13 % en avaient trois, et le reste des enfants du groupe en avaient plus de trois. La déficience la plus fréquente est le THADA (20,5 %), suivi par les troubles ou les retards de la parole et du langage (11 %). Chez les enfants de plus de cinq ans qui fréquentent l’école, 42,2 % avaient un plan d’enseignement individualisé.


Dufour, S., Lavergne, C., Larrivée, M.-C., & Trocmé, N. (2008). Who are these parents involved in child neglect? A differential analysis by parent gender and family structure. Children and Youth Services Review, 30(2), pp. 141-156.

Bien que la négligence à l’égard d’un enfant soit une des formes les plus communes de maltraitance et qu’elle continue à s’accroître au Canada, elle n’en demeure pas moins une des moins étudiées. En particulier, on en sait peu sur la situation des pères dans les familles négligentes. Cette étude a analysé des données recueillies auprès de 1 266 familles négligentes dans le cadre de l’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants de 2003. Elle a pour but de : 1) décrire les différentes structures familiales caractéristiques des familles négligentes afin de distinguer la place des mères et des pères; 2) comparer les caractéristiques sociodémographiques et les problèmes personnels entre les pères et les mères (différences entre les sexes); et, 3) comparer les caractéristiques sociodémographiques et les problèmes personnels entre les pères et entre les mères (différences au sein d’un même sexe).

Les résultats ont montré que les mères sont proportionnellement plus susceptibles d’être aux prises avec différents problèmes personnels que les pères, même si les pères sont plus susceptibles que les mères de prendre part à des activités criminelles. Les familles monoparentales qui ont à leur tête une femme doivent composer avec des situations plus graves, alors que les familles nucléaires s’en tirent globalement mieux. Les pères des familles nucléaires négligentes sont moins susceptibles d’avoir des problèmes de consommation d’alcool ou de drogues que ceux des autres types de familles, et les pères monoparentaux des familles négligentes sont plus susceptibles d’être sans emploi, mais, autrement, on remarque peu de différences entre les pères des différentes structures familiales. Pour ce qui est des mères des familles construites selon différentes structures, on remarque cependant de nombreuses différences. Les mères à la tête d’une famille monoparentale connaissent la pire situation. Les résultats ont montré que les hommes sont très souvent présents dans la vie des familles négligentes et que les pères et les mères sont souvent aux prises avec différents problèmes personnels. Dans l’ensemble, les femmes avaient plus de problèmes que les hommes.


Temcheff, C., Serbin, L., Martin-Storey, A., Stack, D., Hodgins, S., et. al. (2008). Continuity and Pathways from Aggression in Childhood to Family Violence in Adulthood: A 30-year Longitudinal Study. Journal of Family Violence, 23(4), 231 - 242.

De plus en plus de recherches indiquent que les premières tendances de comportements agressifs et de troubles de conduite laissent prévoir un comportement violent ultérieur, incluant la violence familiale et la violence envers les enfants. Cette étude a mis à profit la modélisation par équation structurelle pour vérifier l’hypothèse voulant que les tendances de comportements mésadaptés pendant l’enfance puissent influencer le fonctionnement des individus plus tard dans leur vie de diverses manières. Les données ont été tirées de l’Enquête longitudinale sur les risques de l’Université Concordia, amorcée en 1976, qui a étudié 1 770 enfants francophones issus d’un secteur défavorisé de Montréal, au Québec. L’échantillon observé dans le cadre de cette étude était composé de tous les participants actifs qui étaient devenus parents, qui vivaient avec au moins un de leurs enfants au moment de la cueillette de données la plus récente et qui avaient rempli le questionnaire sur l’échelle de conflits (Conflict Tactics Scale). Les participants de l’échantillon de la violence parentale (N=357, dont n=249 mères et n=108 pères) avaient en moyenne 34,10 ans et 12,2 années de scolarité.

Les résultats ont montré que pour les pères, la violence pendant l’enfance laissait prévoir directement la violence envers les enfants. Pour les mères, la violence pendant l’enfance laissait prévoir indirectement la violence envers les enfants, par l’entremise des répercussions d’un rendement scolaire plus faible et d’un rôle parental moindre dans le contexte de l’absence parentale. Des liens directs ont été observés entre la violence durant l’enfance et la violence conjugale pour les pères et les mères. En résumé, la violence durant l’enfance peut être un précurseur identifiable de la violence familiale et de la violence faite aux enfants, et ce, autant chez les hommes que chez les femmes.