Preuves à l’appui du rôle causal du revenu sur les risques de maltraitance envers les enfants

Date Published
Source

Cancian, M., Yang, Mi-Youn, & Slack, K. S. (2013). The effect of additional child support income on the risk of child maltreatment. Social Service Review, 87(3), 417–437.

Reviewed by
Anne Blumenthal
Summary

Dans la première étude longitudinale de ce type, Cancian, Yang, et Slack (2013) ont constaté que de petites augmentations du revenu du ménage diminuaient le risque de maltraitance envers les enfants. Les chercheurs ont remarqué depuis longtemps la forte corrélation entre la pauvreté et la maltraitance envers les enfants, en particulier la négligence, mais ils ont plus de difficulté à en comprendre les raisons. Cette constatation fondamentale appuie l’hypothèse selon laquelle il existe une relation de cause à effet entre le revenu et le risque de maltraitance envers les enfants.

L’étude américaine a exploité un projet de recherche quasi expérimentale préexistant effectué à l’échelle de l’État. Ce projet consistait à fournir un revenu supplémentaire au hasard à des mères à faible revenu qui recevaient déjà un soutien financier public. À la fin des années 1990, le Wisconsin a proposé une réforme du volet paiement au comptant de la politique d’aide sociale afin de permettre aux mères de recevoir le plein montant (transfert complet) de la pension alimentaire versée par le père pour l’enfant sans leur imposer de réduction équivalente au montant reçu. Les lignes directrices fédérales exigeaient une étude aléatoire comparative pour évaluer le changement de politique afin de déterminer les avantages de la réforme proposée. Ainsi, les bénéficiaires de l’aide sociale ont été réparties au hasard en deux groupes : 1) celles qui obtenaient le transfert complet de la pension alimentaire (le groupe expérimental); 2) celles qui recevaient le transfert partiel de la pension alimentaire (le groupe témoin). Les participantes qui touchaient le transfert intégral recevaient seulement une petite somme de plus que celles qui touchaient le transfert partiel (en moyenne 100 $ de plus par année). Il n’y avait de pas de différence importante entre les deux groupes de mères en ce qui a trait aux données démographiques ou aux détails relatifs aux cas; la moitié avait entre 17 et 25 ans, 68 % étaient des Noires, 55 % n’avaient pas terminé leurs études secondaires et 60 % avaient des enfants de moins de trois ans. La majorité des mères avait un faible potentiel de revenu, un faible taux de participation au marché du travail et n’avait pas reçu de pension alimentaire dans l’année précédant l’assignation aléatoire.

Les données administratives relatives à l’échantillon final de 13 065 mères ont été recueillies pendant les deux ans suivant l’assignation des mères à un ou l’autre des deux groupes. Les chercheurs ont découvert que pendant cette période, la probabilité que les enfants des mères appartenant au groupe du transfert intégral de la pension alimentaire figurent dans un rapport de dépistage de la maltraitance était inférieure d’environ 10 %, soit une différence considérable par rapport au groupe de mères qui avaient reçu le transfert partiel.

Methodological notes
Because the study had a strong random assignment design, it used relatively simple multiple logistic regression in its analyses. Additional covariates, such as education level, age, and child support payment amount were included in the regression models to control for chance variation between experimental and control groups. Sensitivity tests explored the strength of the association between experimental group status and child maltreatment risk, revealing a strong negative association between child welfare involvement and child support income. Limitations of the study are many, including that the sole indicator of child maltreatment risk was a screened-in child maltreatment report, which may not be the best proxy for child maltreatment. Other limitations include possible endogenous post-assignment outcomes such as fertility, child support paid, and family formation. Importantly, the families studied were generally very low-income and low-asset, and thus the findings can only be generalized with caution. While the $100 per year difference in additional income was found to have a significant impact on child maltreatment risk for these families, this small amount of additional income may not have the same impact on higher income/asset families.