Discontinuité post-permanence : une étude longitudinale sur les résultats des jeunes places après l’adoption ou la tutelle

Date Published
Source

Rolock, N., et White, K. (2016). Post-permanency discontinuity: A longitudinal examination of outcomes for foster youth after adoption or guardianship. Children and Youth Services Review, 70, 419-427.

Reviewed by
Tara Black
Nicolette Joh-Carnella
Summary

Selon la Matrice nationale d’indicateurs des résultats en protection de l’enfance [Child Welfare Indicator Outcomes Matrix] (NOM), l’état de permanence devrait être suivi du placement initial de l’enfant pendant une période pouvant atteindre 36 mois, jalon auquel la permanence n’est plus considérée comme ayant été atteinte (Trocmé, et coll., 2009). La recherche sur les résultats à long terme pour les enfants et les familles après la permanence (ex. l’adoption ou la tutelle) sont rares. La présente étude a examiné la discontinuité post-permanence de tous les enfants de moins de 17 ans de l’Illinois qui ont été adoptés ou mis sous tutelle légale entre 1998 et 2010 (N = 51 576). Dans la présente étude, le mot discontinuité a été utilisé pour désigner les enfants qui sont replacés en famille d’accueil après avoir obtenu une permanence juridique ou après avoir été adoptés, ou ceux dont la subvention relative à la tutelle ou à l’adoption a pris fin avant qu’ils aient passé l’âge d’être pris en charge.

La compréhension des caractéristiques des enfants menant à la discontinuité permettrait finalement de mieux rationaliser les efforts de prévention et d’intervention. Les chercheurs ont analysé plusieurs caractéristiques des enfants afin de trouver des corrélations en ce qui a trait à la discontinuité post-permanence. Seule une minorité d’enfants (13 %) vit une expérience de discontinuité post-permanence. Les chercheurs ont découvert que les enfants afro-américains vivaient plus d’expérience de discontinuité que les enfants d’autres groupes raciaux, et que ceux qui avaient connu le plus de placements en famille d’accueil vivaient aussi plus de discontinuité. Les enfants placés en famille d’accueil pendant trois ans ou plus étaient moins susceptibles de subir une discontinuité que ceux qui avaient passé moins de trois ans en famille d’accueil. La proportion de discontinuité des enfants adoptés en bas âge était plus faible que celle des enfants adoptés entre l’âge de trois et treize ans. L’âge moyen au moment de la discontinuité est de 13,2 ans. Les chercheurs ont découvert que la discontinuité augmentait à l’adolescence. Lorsque les enfants étaient placés avec un ou plusieurs frères et sœurs au moment de la permanence juridique, ils étaient moins susceptibles de connaître la discontinuité.

Methodological notes

Les chercheurs ont recueilli leurs données à partir de la base de données intégrée (BDI) de l’Illinois qui relie les dossiers des enfants du ministère de l’Enfant et de la Famille (IDCFS). Les auteurs notent que l’utilisation des données administratives constitue à la fois une force et une faiblesse, car cela limite les variables qu’ils pourraient examiner à celles qui étaient accessibles. En outre, l’accès à l’information concernant les expériences post-finalisation était limité, et les chercheurs se sont appuyés sur des hypothèses et sur des témoins afin d’étudier certaines variables. Les chercheurs soulignent également l’absence de mesure de la qualité de la relation entre les jeunes et leurs parents adoptifs ou leurs tuteurs. Enfin, la définition opérationnelle de la discontinuité est imparfaite. Les auteurs définissent la discontinuité comme étant soit le replacement en famille d’accueil, soit la cessation du versement de la subvention à l’adoption ou à la tutelle. Cependant, ils étudient les diverses raisons pour lesquelles le paiement des subventions peut cesser (par exemple, l’enfant est placé avec un parent, l’enfant est confié aux soins du parent biologique, le donneur de soins ne s’occupe plus de l’enfant, etc.), et selon eux, l’incapacité de faire la distinction entre ces variations constitue une limite de l’étude.

Bibliographie

Trocmé, N., MacLaurin, B., Fallon, B., Shlonsky, A., Mulcahy, M., & Esposito, T. (2009). National Child Welfare Outcomes Indicator Matrix (NOM). Montréal, QC : Université McGill : Centre de recherche sur l’enfance et la famille. Tiré de https://www.mcgill.ca/crcf/files/crcf/NOM_09Final.pdf le 19 janvier 2017.