Coup d'œil sur la recherche canadienne: 33ème édition (Janvier 2013)

Date Published

Maiter, S. & Stalker, C.  (2011).  South Asian immigrants' experience of child protection services: Are we recognizing strengths and resilience?  Child and Family Social Work, 16(2), 138-148.

Les familles appartenant aux minorités ethno raciales qui sont prises en charge par le système de protection de l’enfance font face à des difficultés particulières, notamment aux différences en ce qui a trait à la façon d’éduquer les enfants, à la culture, aux valeurs et aux éventuels préjugés, faisant en sorte que leurs besoins particuliers en tant que donneurs de soins ne sont pas comblés. Les donneurs de soins qui s’identifient comme étant Sud-Asiatiques ont été invités à participer à la présente étude qualitative. Les entrevues avec les participants (n=20) ont porté entre autres sur les sujets suivant : histoire de la migration, diversité raciale, interactions entre les parents et l’enfant, interventions des services de protection de l’enfance, opinion par rapport aux services et services recommandés. L’analyse des entrevues a permis de dégager plusieurs thèmes. Les participants ont exprimé leur déception parce qu’ils avaient compris que le système de protection de l’enfance consistait à offrir des services et du soutien, mais leurs interactions avec ce système les ont conduits à penser que l’objectif était principalement de faire des enquêtes. Les familles étaient également déçues de l’absence de soutien social dans leur pays d’origine. Les problèmes systémiques auxquels les participants ont été confrontés sont le taux de roulement élevé des employés, les rendez-vous fréquemment manqués et replanifiés entraînant de la confusion et une interruption du service. Certains participants ont eu l’impression d’avoir appris une bonne leçon, à savoir qu’il ne fallait pas faire confiance aux professionnels censés les aider. Les auteurs suggèrent d’examiner davantage les politiques et les programmes afin d’évaluer les problèmes structurels des organisations qui constituent des obstacles aux pratiques exemplaires.  


McConnell, D., Feldman, M., Aunos, M., & Prasad, N. (2011).   Parental cognitive impairment and child maltreatment in Canada.  Child Abuse & Neglect, 35, 621-632.


La littérature existante ne comprend pas de recherches sur la prévalence et les résultats des enfants de parents ayant des déficiences cognitives qui sont pris en charge par les services de protection de l’enfance. La présente étude est une analyse secondaire de l'Étude canadienne sur l'incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants 2003 (ECI 2003), qui a été utilisée pour étudier la relation entre les déficiences cognitives des donneurs de soins et le résultat des cas. Les chercheurs ont noté une déficience cognitive chez les parents dans plus de 10 % des dossiers faisant partie de l’échantillon et ouverts afin d’enquêter sur la maltraitance envers les enfants au Canada en 2003. Les résultats de la régression logistique indiquent que toutes choses étant égales par ailleurs (c.‑à‑d. caractéristiques de l’enfant, du cas, indicateurs de risque psychosocial), les déficiences cognitives des parents augmentaient considérablement les probabilités que le dossier reste ouvert et que des services continus de protection soient offerts. De plus, les déficiences cognitives des parents restent une variable prédictive statistiquement significative d’une demande de nature judiciaire dans le processus de protection de l’enfance. Les auteurs suggèrent de mettre en place des stratégies visant à éliminer les obstacles structurels, d’améliorer le statut socioéconomique des personnes concernées et de fournir du soutien social afin d’augmenter les chances d’épanouissement de ces enfants.


Tanaka, M., Wekerle, C., Leung, E., Waechter, R., Gonzalez, A., Jamieson, E., & MacMillan, H. (2012).  Preliminary Evaluation of the Childhood Experiences of Violence Questionnaire Short Form.  Journal of Interpersonal Violence, 20(10), 1-12.

Malgré les progrès de la recherche et de la théorie relatives à la maltraitance envers les enfants, la mesure précise de l’exposition à cette maltraitance n’est pas bien comprise. Le présent article traite d’une évaluation du questionnaire concernant l’expérience de la violence pendant l’enfance [Childhood Experiences of Violence Questionnaire (CEVQ)] et de sa version courte (CEVQ-SF). Le CEVQ a été mis au point pour les jeunes de 12 à 18 ans et comprend des questions sur les expériences de victimisation. Le CEVQ contient 18 questions basées sur le comportement visant à augmenter la validité du questionnaire. Les domaines évalués sont : intimidation; punition physique, violence physique, violence sexuelle, violence psychologique; exposition à la violence. Il y a 64 autres questions sur les étapes développementales au moment desquelles les violences ont eu lieu, leurs auteurs et les comportements visant à obtenir de l’aide. Les participants sont 369 jeunes ayant participé à l’étude longitudinale Mauvais traitement et cheminement des adolescents (MCA), y compris y compris 99 participants ayant effectué un retest. Les résultats indiquent que la validité des deux questionnaires (forme longue et forme courte) est modérée à bonne en ce qui a trait à l’évaluation de la violence physique et sexuelle. Les auteurs suggèrent d’utiliser le CEVQ-SF en protection de l’enfance étant donné les propriétés psychométriques comparables avec la forme longue et dans le but de diminuer le fardeau du répondant.