42ème édition (Juillet 2015)

Date Published

Alaggia, R., & Gadalla, T. M., Shlonsky, A., Jenney, A., Daciuk, J., (2015). Does differential response make a difference: Examining domestic violence cases in child protection services. Child and Family Social Work, 20(1), 83-95.

Les chercheurs de la présente étude ont utilisé des méthodes mixtes et ont procédé à des analyses statistiques et à des entrevues auprès des familles afin de déterminer l’influence des modèles d’intervention différentielle sur la pratique en protection de l’enfance et sur les résultats des cas impliquant la violence familiale (VF). En d’autres termes, ils ont cherché à comparer le résultat d’une évaluation et d’une intervention personnalisées chez les familles exposées à la violence familiale et chez celles qui étaient victimes d’autres formes de maltraitance. L’étude a été menée dans cinq agences de protection de l’enfance dans le sud et l’est de l’Ontario pendant 18 mois.

Les auteurs ont constaté que la plupart des cas de VF étaient signalés par la police; que les nouveaux dossiers bénéficiaient d’une intervention plus longue et plus intense que les dossiers rouverts; que les interventions étaient plutôt concentrées sur le parent victime (principalement la mère), et que peu, voire aucune intervention, n’ont concerné l’agresseur (principalement le père). Les enfants ont été moins référés aux services d’aide pour traiter les préjudices émotionnels que ce à quoi les auteurs s’attendaient. Les familles non blanches étaient surreprésentées.

Les auteurs ont souligné les facteurs systémiques en ce qui a trait à l’insuffisance des intervenants en protection de l’enfance (ex. les temps d’attente pour les services de santé mentale pour les enfants; les intervenants en protection de l’enfance habilités à entreprendre une intervention ou à effectuer le suivi auprès de l’agresseur en cas de VF). Ils concluent que beaucoup d’interventions en VF sont déterminées par le comportement de la mère, en particulier lorsqu’elle prend des mesures pour quitter l’agresseur ou pour éloigner les enfants de lui.



Fast, E., Trocmé, N., Fallon, B., & Ma, J. (2014). A troubled group? Adolescents in a Canadian child welfare sample. Children and Youth Services Review, 46, 47-54.

La présente étude visait à combler une lacune de la recherche en ce qui concerne les adolescents et la réponse apportée par les services de protection de l’enfance à cette clientèle après ouverture d’une enquête. Les auteurs ont examiné les caractéristiques des adolescents et de leur foyer (par exemple type de maltraitance, statut socio-économique) pour déterminer quelles prestations de services étaient fournies (allant jusqu’au placement) ainsi que la manière dont elles étaient offertes.

Les auteurs sont parvenus à plusieurs conclusions en se basant sur l’analyse secondaire des données de l’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de violence et de négligence envers les enfants (2008). Tout d’abord, les adolescents qui manifestent des problèmes intériorisés (ex. dépression) sont plus susceptibles de recevoir un service continu. Deuxièmement, les adolescents qui présentent des problèmes extériorisés (ex. abus de drogues, agression) sont plus susceptibles d’être placés. Cette catégorie d’âge fait l’objet de moins de recherches que les autres. Il apparaît cependant que les adolescents ont tendance à recevoir autant de services continus que les plus jeunes, à l’exception des enfants de moins de trois ans.

Dans l’ensemble, les auteurs suggèrent que les décisions relatives aux services sont déterminées par le fonctionnement internalisé de ces adolescents alors que celles concernant le placement dépendent de leur comportement externalisé. En particulier, l’étude confirme que les enfants autochtones sont plus susceptibles de faire l’objet d’une enquête, de se voir offrir des services et d’être placés que les enfants non autochtones.