Le bien-être des enfants placés dans la parenté

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Source

Winokur, M., Holtan, A., & Valentine, D. (2009). Kinship care for the safety, permanency, and well-being of children removed from the home for maltreatment. Recensions systématiques de Campbell Collaboration Systematic Reviews, DOI: 10.4073/csr.2009.1, consulté en ligne à : www.campbellcollaboration.org/library.php.

Reviewed by
Allison Eisner
Aron Shlonsky
Summary

Le placement dans la parenté est une forme de placement en famille d’accueil de plus en plus courante pour les enfants retirés de leur domicile pour cause de maltraitance. Cependant, on ne sait pas si ces enfants réussissent beaucoup mieux que ceux placés dans des familles d’accueil traditionelles (c.-à-d. placés chez une personne qui n’a jamais eu de relation avec lui). Certains chercheurs avancent qu’il faut faire preuve de prudence en matière de placement d’enfants chez les membres de la famille de parents qui ont maltraité leurs enfants. D’autres prônent d’utiliser la parenté dans presque toutes les circonstances. Cette recension systématique de la Campbell Collaboration inclut 62 études randomisées quasi-expérimentales qui s’étendent sur plus de 15 ans afin de comparer des résultats des enfants placés dans la parenté et de ceux placés dans des familles d’accueil traditionnelles en ce qui a trait à la sécurité, à la permanence et au bien-être.

Les résultats de cette recension systématique indiquent que les enfants placés dans la parenté ont des résultats supérieurs à ceux placés dans des familles d’accueil traditionnelles. Ces derniers sont trois fois plus susceptibles de subir un changement de placement que ceux placés dans la parenté (RC = 2,78)1. Le développement des enfants placés dans la parenté était légèrement meilleur (g = -0,24)2 et ils étaient approximativement deux fois plus susceptibles d’améliorer leur fonctionnement mental (RC= 2,17) que les autres. De plus, les enfants placés dans des familles d’accueil traditionnelles étaient plus susceptibles d’utiliser les services de santé mentale que ceux placés dans la parenté (RC = 1,69). En ce qui a trait au placement à long terme, les enfants placés dans des familles d’accueil traditionnelles étaient plus susceptibles d’être adoptés (RC = 2,5) et ceux placés chez la parenté avaient 4 fois plus de chances que les autres de résider avec leur tuteur (RC = 3,85). Le débat sur la sécurité, la permanence et le bien-être des enfants placés dans la parenté va surement continuer, toutefois, cette recension indique que les résultats de ces enfants semblent au moins aussi bons que ceux des enfants placés dans une famille d’accueil qui ne fait pas partie de la parenté en ce qui a trait à divers indicateurs.

1 Le rapport de cotes (RC) est une façon de représenter la force relative d’un résultat d’un groupe comparé à un autre. Un RC supérieur à 1 signifie qu’un groupe a une plus grande probabilité de résultat que celui auquel il est comparé, et un RC inférieur à 1 reflète une probabilité moins élevée.

2 Le G de Hedge est une taille d’effet qui indique l’écart normalisé, ou l’effet, entre un groupe et un autre. Selon la rubrique de Cohen (1977), 0,24 serait une petite taille d’effet.

Methodological notes

This Campbell/Cochrane Systematic Review followed a prescribed and transparent method of retrieving, appraising and synthesizing empirical studies relevant to the research question. This study was vetted by both experts in the field of practice and by experts specializing in data synthesis methodologies.  Systematic reviews of existing literature are increasingly being used to harness existing research evidence while addressing many of the biases inherent in narrative reviews. Systematic reviews differ from narrative reviews because they are more rigorous in information retrieval strategies; they follow an explicit and transparent criteria for appraising the quality of existing research evidence, they attempt to identify and control for different types of bias in existing studies; and they have explicit ways of establishing the comparability (or incomparability) of different studies. These steps increase the scientific merit of combining studies to establish a cumulative effect of what the existing evidence is telling us about the research question. In reviewing systematic reviews, it is important to consider both the overall effects and the effects based on sub-analyses, as systematic reviews can provide rich details about the complexity of trying to apply this new knowledge to a practice and/or policy context. Campbell Collaboration and Cochrane Collaboration reviews are generally considered to be of the very highest quality systematic reviews and they receive extensive peer review from methods and content experts in the field.  Due to the nature of this particular intervention (kinship care), this review included non-randomized studies that used a parallel cohort design (i.e., studies where a control condition was followed at the same time as the intervention condition, but the control condition did not receive the intervention). The use of such studies, while necessary and informative in this case, means that there is less certainty with respect to causality. That is, there is less certainty that kinship care results in better or worse outcomes for children than there would be if children were randomly assigned to receive either kinship care or foster care (an obvious ethical impossibility). Nonetheless, this systematic review appears to offer a best guess as to the effectiveness of kinship care as an intervention.