39ème édition (Avril 2014)

Date Published

Lefebvre, R., Van Wert, M., Black, T., Fallon, B., & Trocmé, N. (2013). A profile of exposure to intimate partner violence investigations in the Canadian child welfare system: An examination using the 2008 Canadian Incidence Study of Reported Child Abuse and Neglect (CIS-2008). International Journal of Child and Adolescent Resilience, 1(1), 60-73.

La violence conjugale (VC) est une préoccupation centrale dans le système de protection de l’enfance canadien. La présente étude est basée sur l’Étude sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants effectuée en 2008 (ECI–2008). Son objectif est de bâtir un profil des enquêtes pour VC corroborée effectuées par les organismes de protection de l’enfance. Les résultats indiquent que 41 % des corroborations impliquaient la VC (dans 31 % des cas, la VC était la seule forme de maltraitance et dans 10 % des cas, la VC était combinée à des formes cooccurrentes de maltraitance). Les préoccupations relatives au fonctionnement de l’enfant ont été notées moins fréquemment dans les enquêtes pour une seule forme de VC que dans les enquêtes concernant des formes cooccurrentes de VC. Le type de logement du donneur de soins est similaire dans les quatre types d’enquêtes où la majorité des cas sont des locataires. Les enquêtes pour maltraitance cooccurrente étaient plus susceptibles que les celles portant sur une seule forme de VC d’entraîner un placement officiel. Les auteurs suggèrent que l’exposition à la nécessite une seule collaboration entre les secteurs et que les organismes de protection de l’enfance devraient chercher à identifier les possibilités d’éviter la récurrence en soutenant la famille pendant l’enquête. 
 

Popova, S., Lange, S., Burd, L., & Rehm, J. (2013). Canadian children and youth in care: The cost of Fetal Alcohol Spectrum Disorder. Child Youth Care Forum, 11, 1-14.

La prévalence exacte des enfants et des jeunes souffrant de l’ensemble des troubles causés par l’alcoolisation fœtale (ETCAF) qui sont placés au Canada est inconnue. Les chercheurs de la présente étude ont émis l’hypothèse que la prévalence des enfants ETCAF placés au Canada était supérieure à celle des enfants de la population générale, ce qui entraîne des coûts économiques importants. Le nombre estimatif d’enfants placés souffrant d’ETCAF est évalué d’après les statistiques fédérales, provinciales et territoriales. Le coût total quotidien des soins destinés à un enfant ou à un jeune placé souffrant d’ETCAF a été calculé à l’aide d’une feuille de calcul de l’inflation et en se basant sur les résultats d’une étude canadienne antérieure qui estimait les coûts financiers selon le groupe d’âge et le sexe. Les résultats indiquent que le nombre approximatif d’enfants et de jeunes placés souffrant d’ETCAF au Canada va de 2225 à 7620 et que le coût annuel se situe entre 57,9 et 198,3 millions de dollars selon la province/territoire. Il faudrait tenir compte des difficultés qu’éprouvent ces enfants et ces familles ainsi que des coûts économiques de ces troubles lorsqu’on examine la question de l’ETCAF et de la protection de l’enfance. Les auteurs suggèrent que l’attention portée aux besoins de cette population et les efforts de prévention contribueront à réduire l’incidence de l’ETCAF au Canada.
 

Saini, M., Black, T., Lwin, K., Marshall, A., Fallon, B., Goodman, D. (2012). Child protection workers' experiences of working with high-conflict separating families. Children and Youth Services Review, 34(7), 1309-1316.

La présente étude qualitative porte sur les perceptions des intervenants en protection de l’enfance qui travaillent avec des familles très conflictuelles. Les chercheurs ont constitué quatre groupes de discussion composés de 28 intervenants travaillant dans un organisme de protection de l’enfance en milieu urbain en Ontario. L’analyse des théories ancrées dans des données empiriques révèle plusieurs thèmes liés aux perceptions des intervenants concernant les familles très conflictuelles et la façon de travailler avec elles dans le cadre du système de protection d’enfance. Les participants ont exprimé différentes opinions concernant la définition de « très conflictuelle » et le lien entre ce degré élevé de conflit et les autres problèmes de protection de l’enfance. Les caractéristiques communes des familles très conflictuelles comprennent la présence de démarches auprès du système de protection de l’enfance afin d’obtenir du soutien, un état de crise perpétuel, une absence de communication entre les parents et de la violence conjugale. Les participants ont indiqué que le rôle de la protection de l’enfance auprès des familles très conflictuelles n’était pas clair et ont mentionné se sentir frustrés lorsqu’ils travaillaient avec des professionnels extérieurs à la protection de l’enfance. Le fait de travailler avec des familles très conflictuelles a des répercussions émotionnelles importantes pour les participants. Le sentiment d’être pris entre deux feux et la vive inquiétude ressentie sont des facteurs qui ont des répercussions négatives sur la capacité de l’intervenant d’appuyer les familles. Les intervenants ont déclaré qu’à cause de leurs besoins excessifs, les familles très conflictuelles leur prenaient du temps qui aurait pu être consacré aux autres cas de maltraitance envers les enfants. Les participants ont suggéré que la formation, les équipes spécialisées et la collaboration avec les systèmes extérieurs à la protection de l’enfance pourraient être des domaines potentiels de développement.
 

Stokes, J. & Schmidt, G. (2012). Child protection decision making: A factorial analysis using case vignettes. Social Work, 57(1), 83-90.

La présente étude utilise des résumés de cas afin d’explorer la prise de décision des intervenants en protection de l’enfance de la Colombie-Britannique. Les chercheurs ont évalué les cas et les facteurs organisationnels afin de découvrir leur influence sur les décisions concernant le niveau de risque, la prestation de services et l’importance du contact avec les clients. Les résultats indiquent que les intervenants prennent des décisions en se basant sur leurs connaissances concernant l’intégration des objectifs, la procédure et sur leur expérience. La détermination du niveau de risque et les décisions concernant la fourniture de services sont influencées par les diplômes de l’intervenant, sa satisfaction concernant la supervision et son expérience en protection de l’enfance ainsi que par les facteurs liés au cas. Le sexe de l’intervenant, son âge, son diplôme, son rôle, sa satisfaction au travail, son expérience communautaire, son expérience en matière de délégation et le fait de pratiquer en milieu urbain influencent considérablement le nombre de contacts avec les usagers du service et l’importance des visites à domicile. Les auteurs suggèrent que lorsqu’ils prennent des décisions concernant la protection de l’enfance, les intervenants sont loin de se contenter de se fier entièrement aux outils de prise de décision et que les connaissances subjectives internalisées jouent un rôle dans le processus.