12ème édition (Avril 2009)

Date Published

Dion, J., & Cyr, M. (2008). The use of the NICHD protocol to enhance the quantity of details obtained from children with low verbal abilities in investigative interviews: A pilot study. Journal of Child Sexual Abuse, 17(2), 144-162.

La recherche suggère qu’il peut être nécessaire d’utiliser des techniques d’entrevue spécialisées pour obtenir un compte rendu détaillé des événements sensibles (p. ex., les abus) de la part des enfants vulnérables comme ceux qui possèdent peu d’habiletés verbales. Cette étude explore l’impact du protocole du National Institute of Child Health and Human Development (NICHD) utilisé lors des entrevues médico-légales sur l’obtention de détails fournis par les enfants qui possèdent peu d’habiletés verbales. Le protocole consiste en des lignes directrices d’investigation structurée visant à améliorer la récupération de comptes rendus complets et exacts des incidents allégués. Les chercheurs ont mesuré les habiletés verbales en utilisant le sous-test de vocabulaire de la troisième édition de l’échelle d’intelligence de Wechsler destinée aux enfants. Trente-quatre enfants de 6 à 14 ans ont été interviewés à la suite d’une expérience d’abus sexuel. La moitié des entrevues ont été faites par des interviewers formés qui ont utilisé le protocole NICHD.

Les analyses à une variable de la variance révèlent que les interviewers ont posé un nombre de questions non dirigées (questions ouvertes) significativement plus élevé dans les entrevues protocolaires que dans les autres. Il est intéressant de noter qu’ils ont posé des questions considérablement moins directives ou option- posing aux enfants qui possédaient de faibles habiletés verbales (FHV) qu’à ceux dont ces habiletés étaient moyennent (MHV). L’analyse de la covariance à une variable a fourni des résultats significatifs montrant que les enfants suivant le protocole (FHV ou MHV) se souvenaient de plus de détails que les autres. Ces résultats suggèrent qu’on devrait encourager les questions non dirigées et ouvertes dans les entrevues judiciaires et que le recours au protocole du NICHD peut améliorer la description détaillée des événements chez les enfants FHV. Les recherches complémentaires comportant des échantillons plus importants et une plus grande diversité des mesures des habiletés verbales sont justifiées.


Francis, K. J., & Wolfe, D. A. (2008). Cognitive and Emotional Differences between Abusive and Non-Abusive Fathers. Child Abuse and Neglect: The International Journal, 32(12), 1127-1137.

Il est nécessaire de mieux comprendre les caractéristiques des pères maltraitants et les interventions appropriées puisque ce sont les pères qui infligent une partie importante des mauvais traitements physiques aux enfants en Amérique du Nord. Cette étude examinait les différences entre les pères violents et non violents d’après une large gamme de facteurs démographiques, cognitifs et affectifs. Les chercheurs ont comparé vingt-quatre pères violents, tous ayant un dossier de maltraitance physique envers l'enfant, à vingt-cinq pères non violents sélectionnés dans la même communauté. Tous les pères ont rempli plusieurs évaluations auto déclarées relatives à leur état de santé mentale, au stress liés au parentage, à la colère, à l’empathie et aux perceptions des émotions de l'enfant.

Les pères violents ont déclaré avoir subi un nombre significativement plus élevé de sévices pendant l’enfance que les pères non violents. Cette maltraitance comprenait en grande partie des formes multiples de sévices graves et dégradants. Les pères violents ont déclaré avoir plus de soucis relatifs à leur santé mentale comme la dépression et l’hostilité, ressentir davantage de stress lié au parentage et exprimer verbalement et physiquement plus de colère que les autres. Ils ont aussi évalué qu’ils faisaient preuve de moins d’empathie envers leur enfant et qu’ils étaient moins susceptibles que les autres de tenir compte du point de vu de ce dernier. Ils avaient aussi tendance à considérer les manifestations émotives des enfants comme plus négatives et menaçantes que les autres pères.

Ces résultats soulignent la nécessité de fournir davantage de traitements thérapeutiques complets aux pères qui maltraitent leurs enfants. Les limites de l’étude sont le faible taux de réponse, la sous représentation des pères très violents et le manque de mesures validées à utiliser avec les pères violents.


Brown, J. D. (2008). Rewards of fostering children with disabilities. Journal of Family Social Work, 11(1), 36-49.

La documentation a accordé relativement peu d’attention aux avantages liés au placement en famille d’accueil des enfants qui ont des déficiences. Cette étude qualitative a cherché à déterminer ces avantages en se basant sur un échantillon de 44 parents de famille d’accueil qui ont déclaré s’être occupé d’un enfant souffrant d’une déficience au cours de l’année précédente. Les chercheurs ont posé la question ouverte suivante : « Quels avantages trouvez-vous à vous occuper d’un enfant qui a une déficience? » Vingt-deux participants ont accepté de trier les 57 réponses à ces questions et de les répartir dans des groupes. Les chercheurs ont effectué des analyses multidimensionnelles et typologiques pour élaborer une carte conceptuelle.

Il en est ressorti six grappes décrivant les concepts relatifs aux avantages de s’occuper d’un enfant placé qui a une déficience : se sentir utile, avantage financier/économique, apprendre quelque chose de nouveau, observer les progrès de l'enfant, changer le cours des choses et prendre soin de soi et des autres. Les répercussions de ces résultats pour la pratique sont d’envisager de recourir à une méthode axée sur les forces lorsqu’on travaille avec ces familles et de renforcer les capacités au sein de ces familles à l’échelon politique.


Walsh, C. A., MacMillan, H. L., Trocmé, N., Jamieson, E., & Boyle, M. H. (2008). Measurement of victimization in adolescence: Development and validation of the childhood experiences of violence questionnaire. Child Abuse and Neglect: The International Journal, 32(11), 1037-1057.

Le besoin perçu par les intervenants de disposer d’un instrument fiable et pertinent pour évaluer l’exposition à de multiples formes de maltraitance chez les jeunes les a amenés à créer un questionnaire sur les expériences de violence vécues pendant l’enfance (QEVE). Le QEVQ est une évaluation auto rapportée comprenant 18 éléments portant sur la victimisation et répartis en sept catégories (violence entre pairs, témoin de violence familiale, violence psychologique, punition physique, violence physique et violence sexuelle). Il recueille aussi des informations sur les agresseurs, la gravité, l’apparition, la durée et la divulgation de la violence.

Cet instrument a été mis au point à la suite d’une considérable recension de la documentation, de consultations avec des experts, d’entrevues individuelles avec des jeunes provenant de divers milieux (protection de l’enfance, cliniques de santé, école secondaire). La première version du questionnaire composée de 12 éléments a fait l’objet d’un essai pilote avec une seconde série d’interviewers et de groupes de discussions avec les mères, les jeunes et les intervenants en protection de l’enfance. Les chercheurs ont estimé que la fiabilité de test-retest était de bonne à excellente pour tous les éléments introductifs des questions (stem item) sauf deux. À cette étape, ils ont ajouté une question sur la violence psychologique. La phase définitive a consisté à évaluer le QEVE comportant 18 éléments. Les chercheurs ont déterminé la fiabilité de test-retest à partir d’un échantillon de 179 participants et l’ont trouvée excellente, sauf pour la violence entre les pairs. Un comité composé d’onze intervenants en protection de l’enfance a établi la validité du contenu. Celle du construit a été confirmée grâce à un échantillon de 177 jeunes parmi lesquels ceux qui ont rapporté de la victimisation ont eu des résultats significativement plus élevés que les autres relativement à la psychopathologie affective et comportementale auto déclarée. Une concordance moyenne à bonne entre le jugement indépendant de cliniciens à propos de la violence physique et sexuelle et les déclarations des jeunes a permis d’établir la validité des critères du QEVE.

Ces résultats fournissent des données préliminaires indiquant que le QEVE est un instrument précis, fiable, pertinent et informatif permettant de mesurer l’exposition à la victimisation et à la maltraitance chez les jeunes. Il faut cependant l’évaluer auprès d’échantillons importants avant de l’utiliser en pratique clinique. Il présente certaines limites comme le manque d’éléments relatifs à l’évaluation de la négligence.