9ème édition (Novembre 2008)

Date Published

Alaggia, R., & Millington, G. (2008). Male child sexual abuse: A phenomenology of betrayal. Clinical Social Work Journal, 36(3), 265-275.

Le taux de prévalence des abus sexuels chez les enfants mâles varie dans la littérature, mais de nombreux chercheurs estiment qu'il se situe entre 4 et 14 % dans la population générale. Cette étude qualitative phénoménologique porte sur les effets des abus sexuels envers les enfants mâles sur la vie actuelle des hommes, et sur la façon dont ces effets se manifestent dans la vie quotidienne de ces derniers. Des entrevues en profondeur ont été menées auprès de 14 survivants d'abus sexuels pendant l'enfance (tous abusés par des hommes) choisis parmi une population clinique selon la méthode d'échantillonnage en boule de neige.

Les thèmes émergeants sont les suivants : déni des hommes, fureur et confusion concernant leur rôle dans l'abus; sentiment d'être spécial; sexualisation précoce; perturbations relatives à la sexualité et à l'intimité; profond sentiment de perte; sentiments d'espoir et résilience. Les résultats suggèrent qu'il incombe aux thérapeutes de demander aux clients de leur parler de victimisation sexuelle, d'assister à des formations professionnelles sur la façon de réagir à la divulgation des abus sexuel chez les mâles pendant l'enfance et de conseiller les victimes mâles, de prôner le développement de services destinés aux hommes et de participer activement à la transformation des attitudes envers la vulnérabilité masculine.

Ces résultats sont limités à cause de la petite taille de l'échantillon de l'étude, de la nature clinique de l'échantillon, et de la conception rétrospective.


Sullivan, C., Whitehead, P. C., Leschied, A. W., Chiodo, D., & Hurley, D. (2008). Perception of risk among child protection workers. Children and Youth Services Review, 30(7), 699-704.

Dans cette étude, les auteurs ont cherché à déterminer si l'évaluation du risque et les recommandations en matière de tutelle varient selon l'expérience des travailleurs sociaux. Soixante trois travailleurs sociaux d'un grand centre jeunesse d'une région urbaine sud-ouest de l'Ontario y ont participé. L'échantillon a été presque également divisé entre ceux qui possédaient moins de trois ans d'expérience et ceux qui en possédaient plus de trois. On a demandé aux travailleurs sociaux choisis au hasard de lire deux sketches, puis de noter l'importance du risque que courrait l'enfant à l'aide d'une version abrégée du modèle d'évaluation des risques utilisée en Ontario pour orienter les décisions de gestion de cas. Les travailleurs sociaux devaient aussi décider si les enfants décrits dans les sketches devaient être pris en charge.

Les résultats indiquent qu'il n'y a pas de différences importantes entre les notes cumulatives concernant le risque chez les travailleurs sociaux moins expérimentés et leurs confrères qui possèdent plus d'expérience. Une analyse de la covariance (ANCOVA), qui tient compte de l'effet des notes cumulatives sur le risque, n'a pas révélé de différences importantes entre les deux groupes de travailleurs sociaux en ce qui a trait à leurs recommandations visant la prise en charge des enfants.

Ces résultats ne correspondent pas aux précédentes recherches indiquant que la variabilité des décisions relatives à la gestion de cas est en partie attribuable au niveau d'expérience. Cependant, les auteurs soulignent que cette étude comparait les travailleurs sociaux au sein d'un même centre jeunesse. Ils suggèrent que la formation en cours d'emploi combinée au protocole d'évaluation des risques peut avoir atténué l'influence de l'expérience. Ceci suppose que la formation que les travailleurs sociaux reçoivent peut contrecarrer les influences potentiellement négatives d'une expérience moindre.


Strega, S., Fleet, C., Brown, L., Dominelli, L., Callahan, M., & Walmsley, C. (2008). Connecting father absence and mother blame in child welfare policies and practice. Children and Youth Services Review, 30(7), 705-716.

Cette étude porte sur le manque d'engagement du père dans un examen rétrospectifs de cas de 116 dossiers de protection de l'enfance entre 1997 et 2005 choisis de façon aléatoire dans un service protection de l'enfance dans une ville canadienne de taille moyenne. Le choix des dossiers a été limité à ceux où la mère était adolescente (19 ans ou moins) au moment de la naissance d'au moins un enfant. Un nombre total de 128 pères ont été mentionnés pour les 116 dossiers.

Les résultats montrent que les pères avaient généralement deux à trois ans de plus que les mères; la majorité était autochtone; plusieurs avaient un niveau d'étude inférieur au secondaire; et un pourcentage important avait un historique d'incarcération, d'abus d'alcool ou de drogue. Une petite proportion toutefois importante de jeunes pères apportaient un soutien financier ou en nature aux mères ou aux enfants. Presque 50 % de tous les pères ont été considérés comme « non pertinents » pour les mères et les enfants. Cette évaluation provenait des catégorisations des pères par les évaluateurs basées sur une combinaison des descriptions des pères effectuées par les travailleurs sociaux, sur les actions (ou inactions) des travailleurs sociaux et sur le nombre et le type de contact ou de tentatives de contact avec les pères. Plus de la moitié des pères (60 %) identifiés comme représentant un risque pour les enfants n'ont pas été contactés par les travailleurs sociaux. Il est cependant intéressant de noter que presque 20 5 des pères étaient considérés comme un atout pour les mères et les enfants.

Les résultats suggèrent que les praticiens doivent comprendre les sources du désengagement des hommes, surtout les répercussions des politiques de logement et d'assistance sociale sur la capacité des pères de conserver une relation avec leurs enfants. Il faut aussi prôner continuellement l'amélioration des ressources pour les mères célibataires de concert avec les efforts visant à augmenter l'engagement des pères. Les limites de l'étude sont le manque de généralisabilité, la nature rétrospective des examens de dossiers et le manque considérable de données.