Les programmes de visites d’infirmières à domicile permettent de réduire les signalements de maltraitance envers les enfants

Date Published
Source

Zielinski, D.S., Eckenrode, J., & Olds, D.L. (2009). Nurse home visitation and the prevention of child maltreatment: Impact on the timing of official reports. Development and Psychopathology, 21(2), 441-453.

Reviewed by
Sydney Duder
Summary

Il s’agit d’une étude sur les effets du programme Partenariat entre les infirmières et les familles (PIF) sur les signalements ultérieurs pour cause de maltraitance envers les enfants. Ce programme consiste en des visites prénatales et destinées aux jeunes enfants à domicile. L'étude s’est déroulée dans une petite ville semi-rurale dans la région des Appalaches dans l'État de New York. Des jeunes mères à risque élevé (< 19 ans, monoparentales, faible statut socio-économique) ont été recrutées. Pour étudier l'effet du niveau de risque, toute personne volontaire qui n'avait pas accouché d'un enfant vivant était également acceptée. Les sujets ont été stratifiés selon les caractéristiques sociodémographiques et affectées aléatoirement aux conditions de traitement :

  • Services de visites à domicile depuis la grossesse jusqu'à ce que l'enfant ait deux ans (n final = 93). Un des objectifs majeurs du programme était de réduire les risques d'abus et de négligence envers l’enfant. Les infirmières travaillaient directement avec les mères, établissaient des liens entre les familles, les services de santé et les services sociaux dont elles avaient besoin et tentaient de faire participer les autres membres de la famille et les amis à la grossesse, à l'accouchement et aux soins précoces destinés à l'enfant. La fidélité envers le programme était bonne; les infirmières ont effectué 9 visites en moyenne pendant la grossesse et 23 visites de la naissance de l'enfant à son deuxième anniversaire.

  • Groupe témoin : dépistage et orientation vers une évaluation et un traitement clinique plus approfondis si nécessaire (n final = 144).

Les événements de maltraitance ont été notés pendant une période de suivi de 13 ans, soit jusqu'à ce que l'enfant ait 15 ans ; les mères ont consenti à ce que les chercheurs examinent les dossiers pertinents des services de protection de l'enfance de l'État. En ce qui a trait à l'analyse des données, la fonction de survie de Kaplan-Meier a été utilisée pour comparer les taux d'apparition de la maltraitance dans les deux groupes; 76 % des enfants appartenant au groupe ayant reçu la visite d'une infirmière ont « survécu » jusqu'à l'âge de 15 ans sans faire l'objet d'un signalement pour maltraitance comparés à seulement 68 % chez ceux appartenant au groupe témoin. La différence était encore plus grande pour les cas présentant des risques élevés et les cas de négligence; pour les cas de négligence uniquement, les chiffres comparatifs étaient de 83 % et de 73 %. Les fonctions de survie du groupe étaient presque identiques jusqu'à l'âge de quatre ans, moment où le groupe recevant la visite des infirmières divergeait, montrant une amélioration marquée. Ce modèle a été soutenu par le modèle de régression de Cox qui examine les effets conjoints du traitement et des périodes de temps (âge 0 – 4 ans comparé à 4 – 15 ans); une interaction groupe multiplié par le temps hautement significative a été découverte. Ceci suggère que l’amélioration du fonctionnement des familles ayant reçu la visite des infirmières au fil du temps a entraîné une diminution du risque de maltraitance.

Methodological notes

Strengths of this study were the randomized experimental design, treatment fidelity, 13-year follow-up period and sophisticated statistical analysis. In a recent review of research (Reynolds,  Mathieson & Topitzes, 2009) this NFP program was rated as one of two that showed strong evidence of long-term maltreatment prevention. Program features mentioned were relatively high intensity, implementation by well-trained professional staff, and provision of comprehensive family services. One limitation was noted — evaluation by the program designers, rather than by independent researchers — but the focus on substantiated reports strengthened confidence in the findings. A particularly interesting element of the review was the inclusion of cost benefit analyses; the benefit to cost ratio for this NFP program was estimated at US$2.88 : 1.

Reference: Reynolds, A.J., Mathieson, L.C., & Topitzes, J.W. (2009). Do early childhood interventions prevent child maltreatment? A review of research.  A review of research. Child Maltreatment, 14(2), 182-206.