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Effet du placement à court terme sur le dénouement des placements d’enfants

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Résumé

Les services de protection de l’enfance se livrent à des placements à court terme quand des enfants ont besoin de quitter temporairement leur foyer en raison de maltraitance. Cependant, comme les placements de courte durée peuvent laisser trop peu de temps pour régler les problèmes familiaux, et qu’ils peuvent même perturber les relations entre les membres de la famille, ils augmentent le risque que l’enfant reçoive à nouveau des soins. Les deux catégories de placement à court terme suivantes ont été recensées : les placements urgents (de 1 à 5 jours) et les placements provisoires (de 6 à 60 jours). L’étude a porté sur les répercussions du placement quant au risque de recours supplémentaires aux soins au cours des quatre années qui suivent la réunification. Les données ont été recueillies auprès des agences de protection de l’enfance du Québec et par analyse de régression multiple.

L’étude réunissait une population de 5 755 enfants qui avaient tous été placés au minimum une fois et qui étaient revenus dans leur famille depuis au moins cinq jours. Elle a fait ressortir que 55 % des enfants qui ont fait l’objet d’un placement urgent, 53,6 %, d’un placement provisoire et 41,2 %, d’un placement à long terme reçoivent de nouveau des soins à la suite de la réunification. Les enfants placés en urgence présentaient un risque significativement plus élevé que les autres de recevoir de nouveau des soins au cours des trois premières années qui suivaient la réunification, alors que cette période était d’un an seulement dans le cas des enfants qui avaient été placés provisoirement. Il n’existait aucune relation significative entre la durée du placement et le retour aux soins au cours de la quatrième année suivant la réunification.

Notes méthodologiques

La principale force de cette étude est le recours à l’analyse pondérée par score de propension qui a permis de contrôler les facteurs particuliers et de réduire les partis pris à la sélection. Il a été ainsi possible de mesurer avec fiabilité la relation entre la durée du placement et le recours à des soins supplémentaires. Cette étude a été limitée par l’utilisation de données administratives issues des agences de protection de l’enfance. Ces données présentaient des lacunes au chapitre des renseignements sur les caractéristiques familiales et parentales telles que le statut socioéconomique et les méthodes d’intervention appliquées au cours de la réunification. L’inclusion de ces variables aurait permis d’évaluer de manière plus approfondie les facteurs éventuels qui peuvent influer sur les risques de recours à des soins supplémentaires.