Research Watch

Une revue systématique démontre que les interventions cognitives-béhaviorales ne sont pas efficaces de manière concluante pour les cas d'abus sexuels

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Résumé

Cette recension systématique des écrits visait à évaluer l’efficacité des approches thérapeutiques cognitivo-comportementales dans le traitement des séquelles liées aux agressions sexuelles chez les mineurs. Les études étaient sélectionnées selon les critères suivants : a) les participants devaient être âgés de moins de 18 ans; b) le traitement évalué devait être d’approche cognitivocomportementale ou comportementale; c) des instruments psychométriques validés devaient mesurer les facteurs visés par le traitement, que ce soit le comportement de l’enfant, son état de santé psychologique, ses comportements déviants ou les aptitudes et connaissances de ses parents; d) les participants devaient être répartis au hasard dans les groupes de traitement ou de contrôle (sans aucun traitement ou avec traitement préexistant). Les interventions incluaient ou non la participation des parents.

Sur la base de ces critères rigoureux, deux réviseurs indépendants ont sélectionné 10 études, portant le total de participants à 847. Aucune restriction de langue n’était appliquée. Hormis une étude, les recherches sélectionnées ont toutes été menées aux États-Unis.

Bien que les méta-analyses effectuées ont démontré un effet positif des approches thérapeutiques cognitivo-comportementales dans le traitement des séquelles liées aux agressions sexuelles, tel que la diminution des symptômes de dépression, d’anxiété et de stress post-traumatique, la majorité des résultats s’est avérée non significative sur la base d’un niveau de confiance de 95%. En outre, des résultats divergents ont été mis en lumière pour certains domaines à l’étude, notamment les comportements sexualisés problématiques.

Les auteurs font mention de l’importance de mener des études plus rigoureuses sur ce sujet, afin de pallier les lacunes identifiées dans les recherches recensées. À titre d’exemple, certains groupes n’étaient composés que de 10 à 20 participants, ce qui limitait la puissance statistique obtenue lors des analyses.

Aussi, des problèmes ont été notés en ce qui a trait aux processus d’analyse et 2 de transcription des résultats, notamment le manque de clarté quant aux barèmes choisis pour établir les niveaux cliniques des problèmes étudiés. En bref, cette recension systématique ne soutient pas l’hypothèse des approches cognitivo-comportementales comme traitement de choix pour réduire les séquelles liées aux agressions sexuelles, bien que certains résultats positifs méritent une attention approfondie.