3ème édition (Janvier 2008)

Date Published

Clement, M.E., & Chamberland, C. (2007). Physical violence and psychological aggression towards children: Five-year trends in practices and attitudes from two population surveys. Child Abuse and Neglect, 31(9),1001-1011.

Cette étude entreprise au Québec a permis de comparer le taux d'agression psychologique avec le taux de violence physique à l'égard des enfants, tous deux survenant à la maison, tels que relatés par des mères lors de sondages téléphoniques effectués de 1999 à 2004. Les signalements de violence physique mineure envers un enfant par un adulte vivant dans le même domicile ont connu une diminution de 5 % en 2004 comparativement à 1999. Toutefois, les signalements de violence psychologique répétée ont augmenté de 5 %. Chez ces mères, 80 % ont rapporté l'utilisation d'agression psychologique envers un enfant par un adulte vivant dans le domicile, 43 % ont signalé au moins un épisode de violence mineure et 6 % ont signalé au moins une occasion de violence physique sévère. Au cours de l'étude, c'est-à-dire de 1999 à 2004, les attitudes favorisant le recours à la violence à des fins disciplinaires ont connu une diminution marquée.


Gladstone, J.W., & Brown, R.A. (2007). Grandparents' and social workers' experiences with the child welfare system: A case for mutual resources. Child and Youth Services Review, 29(11), 1439-1453.

L'objectif de cette étude qualitative était d'explorer les circonstances dans lesquelles les grands-parents et les travailleurs en protection de l'enfance entrent en contact l'un avec l'autre, de même que les facteurs associés à une relation de travail positive entre eux. Les données ont été recueillies auprès de 63 grands-parents ayant un petit-enfant recevant des services d'un organisme de protection de l'enfance, ainsi que de 21 travailleurs en protection de l'enfance œuvrant en Ontario. Les grands-parents et les travailleurs sociaux entraient en communication l'un avec l'autre dans cinq circonstances différentes : 1) l'organisme de protection de l'enfance était perçu par le grand-parent comme étant une ressource pour le petit-enfant; 2) le grand-parent était perçu par l'organisme de protection de l'enfance comme étant une ressource pour l'enfant; 3) le grand-parent était perçu par l'organisme de protection de l'enfance comme étant une ressource pour son enfant (le parent du petit-enfant) et pour l'organisme; 4) le grand-parent était perçu par l'organisme de protection de l'enfance comme étant nuisible au petit-enfant; 5) l'organisme de protection de l'enfance percevait le grand-parent comme un intermédiaire entre le petit-enfant et l'organisme.

Les grands-parents ont identifié six facteurs ayant contribué à une relation positive avec les travailleurs sociaux : la gentillesse, le soutien émotionnel et matériel, les conseils et les services, la transmission de renseignements et la compétence. De leur côté, les travailleurs sociaux ont identifié six facteurs associés à une relation positive avec les grands-parents : une attitude bienveillante et respectueuse, l'efficacité en tant qu'aidant, l'information échangée, le fait d'être centré sur les problèmes et le respect des consignes. Les échanges réciproques entre grands-parents et travailleurs sociaux ont été caractérisés comme étant en grande partie des échanges de ressources socioémotionnelles intangibles. Toutefois, il a été noté que les travailleurs sociaux avaient un « avantage de pouvoir » en raison du fait qu'ils sont des agents de l'État.


Larrivée, M-C., Tourigny, M., & Bouchard, C. (2007). Child physical abuse with and without other forms of maltreatment: Dysfunctionality versus dysnormality. Child Maltreatment, 12(4), 303-313.

L'objectif de cette étude consistait à comparer des cas de violence physique signalés aux services de protection des enfants du Québec afin de savoir si la violence s'était produite seule ou de concert avec d'autres formes de mauvais traitements. Les données ont été extraites de l'Étude sur l'incidence du Québec (EIQ) qui portait sur 4 929 cas enquêtés par les services de protection de l'enfance du Québec à l'automne 1998. Parmi les 514 enfants victimes de violence physique, 269 n'avaient pas subi d'autres formes de mauvais traitement, tandis que 245 étaient victimes d'une ou deux formes de mauvais traitement. Des analyses de régression logistique à deux variables ont démontré que le profil des cas de violence physique variait selon le fait que la violence physique s'était produite seule (appelée une « dysnormalité ») ou en combinaison avec une ou deux autres formes de mauvais traitement (« dysfonctionnalité »). Les résultats permettent d'accroître les connaissances sur les tendances en matière de violence physique, telles que la violence physique provenant d'un contexte disciplinaire ou du syndrome du bébé secoué, de même que le contexte familial duquel surgit la violence.


Strohschein, L. (2007). Challenging the presumption of diminished capacity to parent: Does divorce really change parenting practices? Family Relations, 56(4), 358-368.

Dans le cadre de cette étude, un échantillon de ménages canadiens a été suivi dans le temps afin d'évaluer si les parents divorcés démontrent une capacité réduite de s'occuper de leurs enfants dans la période suivant le divorce. À l'aide de deux cycles de données provenant de l'Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes, cette étude a permis de suivre 5 004 enfants vivant dans un ménage à deux parents biologiques lors de l'entrevue initiale en 1994 et des entrevues subséquentes effectuées au cours des deux cycles de deux ans suivants. Les chercheurs ont comparé les habitudes parentales des ménages ayant ultérieurement divorcé avec celles des ménages intacts. Une analyse par régression linéaire a démontré qu'il n'y a aucune différence dans les comportements parentaux des parents divorcés comparativement aux parents restés mariés. Même si des études précédentes ont rendu populaire le concept d'une capacité parentale réduite à la suite d'un divorce, cette étude suggère plus de similarités que de différences dans les habitudes parentales des parents divorcés et des parents dont le mariage est intact.


Walsh, C.A., Jamieson, E., MacMillan, H., & Boyle, M. (2007). Child abuse and chronic pain in a community survey of women. Journal of Interpersonal Violence, 22(12), 1536-1554.

Cette étude a examiné la relation entre des antécédents de violence physique et sexuelle subie à l'enfance signalés par des femmes (N = 3 381) et la présence de douleur chronique chez celles-ci, telle que déterminée par des analyses secondaires de l'Enquête sur la santé en Ontario et du Supplément sur la santé mentale de l'Ontario. À l'aide d'analyses de régression, les relations entre la douleur chronique et la violence vécue à l'enfance, l'âge, le statut socioéconomique, la santé physique et la santé mentale ont été mises à l'épreuve. Il a été démontré que la douleur chronique est étroitement liée à la violence physique, au fait de n'avoir pas terminé l'école secondaire et à l'âge des répondantes. Toutefois, il n'y avait pas de rapport entre la douleur chronique et la violence sexuelle subie à l'enfance, soit seule ou en combinaison avec la violence physique, un trouble mental (anxiété, dépression ou toxicomanie) ou un faible revenu. Il s'agit de la première étude d'envergure basée sur une population ayant démontré un lien entre la violence physique subie à l'enfance et la présence de douleur chronique à l'âge adulte.