Le présent article de synthèse porte sur la façon dont les pays à revenu élevé (Belgique, Canada, Allemagne, Pays-Bas, Nouvelle-Zélande, Corée du Sud, Suisse et États-Unis) recueillent et utilisent les données statistiques sur le bien-être des enfants pour servir de base aux politiques et à la pratique.
Les auteurs ont conclu que tous les pays examinés ont des données incomplètes ou inexactes, et donc n’ont aucun moyen de mettre en œuvre des pratiques de protection de l’enfance cohérentes reposant sur des données probantes. Plusieurs facteurs sous-tendent cette conclusion, dont des orientations différentes relatives au bien-être des enfants (c.-à-d., la protection de l’enfance en Amérique du Nord par rapport aux services à la famille sur le territoire continental européen), ainsi que les ressources consacrées à la mise en place de méthodes de collecte de données efficaces.
Les chercheurs ont également constaté que les enfants non blancs étaient surreprésentés dans les services de protection de l’enfance dans tous les pays où ces populations résident. Ils ont attribué ce fait à la fois à la pauvreté et aux préjugés. Plusieurs raisons expliquent la fragmentation des services, notamment le partage des responsabilités entre les ordres de gouvernements (national et provinces/territoires, comme au Canada) et les différences sous-culturelles (ex. Suisse et Belgique). Enfin, le pourcentage du PIB consacré à la protection sociale diffère selon les pays à revenu élevé examinés. En effet, il est de 30% en Belgique (le plus élevé), de 19,4 % (États-Unis), de 18,2 % (Canada) et de 9,3 % (Corée du Sud), ces trois derniers ayant le plus faible taux de tous.