14ème édition (Juillet 2009)

Date Published

Brown, J.D., Rodger, S. (2009). Children with disabilities: Problems faced by foster parents. Children and Youth Services Review, 31(1), 40-46.

Les enfants ayant des déficiences sont sur représentés dans le nombre de cas de protection de de l'enfance. Lorsqu'ils sont placés à l'extérieur de leur foyer, ils sont moins susceptibles de se réunifier avec leurs parents biologiques, plus susceptibles de vivre des perturbations dans leur placement et d'être placés plus longtemps.

La plupart des enfants desservis par la protection de l'enfance placés à l'extérieur de leur foyer sont envoyés dans une famille d'accueil. Peu de recherches ont étudié les perspectives et les expériences des parents d'accueils qui s'occupaient d'enfants ayant des déficiences.

Les chercheurs ont utilisé une liste aléatoire de 954 parents d'accueil autorisés qui résidaient dans une ville canadienne centrale et en ont sélectionné 44 après s'être assurés qu'ils avaient hébergé un enfant ayant une incapacité au cours de l'année précédente. Chaque parent d'accueil devait décrire les problèmes rencontrés. Les chercheurs ont regroupé 85 réponses uniques par catégories de personnes interrogées qui ont ensuite fait l'objet de deux analyses statistiques.

Les sept concepts qui en ont résulté étaient cohérents avec les problèmes rapportés ailleurs par les parents d'accueil comme les difficultés comportementales d'un enfant ou l'obtention et la continuité des services professionnels; cependant, les chercheurs ont tenu compte de quatre préoccupations uniques et ont décidé de les étudier davantage. Les parents d'accueil ont déclaré que les coûts variés liés à l'accueil d'un enfant ayant une déficience n'étaient pas adéquatement couverts par les formules standards de financement. Ils ont souligné l'importance de la communauté, notamment des réseaux sociaux et des facteurs liés à l'environnement physique, ainsi que celle des réseaux de soutien des enfants ayant une déficience. Enfin, les parents d'accueil qui avaient eux-mêmes des déficiences exprimaient des préoccupations particulières qui demandent des recherches et du soutien supplémentaires.


Dill, K. & Bogo, M. (2009). Moving beyond the administrative: Supervisors' perspectives on clinical supervision in child welfare. Journal of Public Child Welfare, 3(1), 87-105.

Les réformes des services de protection de l'enfance en Ontario ont entraîné une modification du rôle des superviseurs dont les tâches comprennent actuellement la gestion administrative des cas, le suivi des résultats de l'enfant et de la famille, l'éducation, les compétences cliniques et le soutien apporté au personnel de première ligne. La possibilité pour les superviseurs de transformer la politique et la pratique en matière de protection de l'enfance est bien documentée, cependant, la compréhension que ces superviseurs ont de leur rôle et les facteurs qui influencent leur capacité à effectuer leurs tâches sont moins bien compris.

Dans cette étude exploratoire, les chercheurs ont demandé à cinquante et un superviseurs provenant de différents milieux en Ontario et répartis en huit groupes de discussions de décrire et de définir leur rôle, leur compréhension de la supervision clinique et de détailler les facteurs qui appuient ou qui limitent leur capacité à exercer leur profession efficacement dans un contexte où la politique et l'exercice changent.

L'analyse des transcriptions des groupes de discussion a permis de dégager des thèmes liés : aux éléments inter reliés de la supervision clinique basée sur les forces; à l'inter relation entre le contexte organisationnel et l'exercice de la supervision; aux questions de pouvoir et d'autorité dans le contexte de la protection de l'enfance; et à la volonté de garantir la sécurité des enfants qui est une priorité pour les superviseurs.

Les résultats suggèrent qu'il est nécessaire de mieux comprendre la relation entre la culture organisationnelle et l'exercice de la profession de superviseur et que d'autres recherches sont nécessaires pour explorer la formation, l'éducation et le maintien en poste de ces personnes.

Les limites de l'étude ont trait au fait que l'échantillon était autosélectionné, à l'exclusion due au faible nombre d'intervenants de première ligne et de cadres supérieurs et au faible nombre de participants des agences nordiques, autochtones et éloignées.


Wolfe, D.A., Crooks, C. C., Chiodo, D., & Jaffe, P. (2009). Child maltreatment, bullying, gender-based Harassment, and adolescent dating violence: Making the connections. Psychology of Women Quarterly, 33(1), 21-24.

Les enfants victimes de maltraitance, y compris ceux qui sont exposés à la violence familiale, ont souvent des difficultés à réguler leurs émotions et leur comportement et à établir des relations saines. Les enfants maltraités apprennent à établir des rapports prudents avec les autres, à être sensibles aux signes de colère ou de désapprobation. Les jeunes qui ont des antécédents de maltraitance sont plus à risque d'éprouver des difficultés relationnelles à l'adolescence et de vivre de la violence familiale à l'âge adulte. Les jeunes maltraités ont souvent des modèles relationnels internalisés structurés autour de l'état de victime ou d'agresseur et peuvent recréer ce modèle. Ils éprouvent aussi des problèmes de pouvoir, de contrôle et d'attentes relatives aux rôles sexués dans leurs relations avec leurs pairs et dans leurs rapports amoureux.

Cet article traite des recherches antérieures et en cours effectuées par les auteurs qui établissent un lien entre la maltraitance pendant l'enfance et l'intimidation, le harcèlement selon le genre et la violence dans les fréquentations à l'adolescence. Les auteurs soulignent que malgré leur importance, les premières relations ne sont pas déterminantes. De plus, ils étudient la façon dont les modèles relationnels abusifs sont façonnés, peuvent être prévenus et améliorés.

Une étude longitudinale a exploré le rôle de la maltraitance pendant l'enfance relativement au façonnement du harcèlement selon le genre. Les adolescents qui ont déclaré être victimes de harcèlement sexuel étaient plus susceptibles de déclarer deux ans et demi plus tard avoir vécu ce type de harcèlement, de la violence entre pairs ou dans les fréquentations et avoir perpétré des actes délinquants violents.

Deux études longitudinales ont étudié le lien entre la maltraitance pendant l'enfance et les résultats des relations, surtout l'association entre les mauvais traitements antérieurs et la violence dans les fréquentations amoureuses actuelles. Les chercheurs ont montré que les expériences de maltraitance antérieures influençaient les relations et le bien-être selon des modèles différents chez les filles et les garçons. Les filles étaient plus susceptibles de rapporter des symptômes de détresse émotionnelle (p. ex., colère, anxiété et dépression) et les garçons étaient trois fois plus susceptibles de déclarer des niveaux cliniques de dépression et de stress traumatique. Au cours d'un suivi effectué un an plus tard, les chercheurs ont pu prédire le niveau de violence des filles et des garçons envers leur partenaire amoureux en se basant sur les symptômes de traumatismes autorapportés l'année précédente.

Finalement, les auteurs décrivent une étude examinant la relation entre le nombre de types de maltraitance subie et la probabilité de commettre des actes délinquants violents à l'adolescence. Ils ont découvert que chaque forme supplémentaire d'abus rapportée entraînait une probabilité plus de deux fois supérieure d'avoir eu un comportement violent en 9e année.

Ces résultats illustrent la nécessité de mettre en place une stratégie de santé publique à deux volets qui s'attaque aux causes et aux résultats de la maltraitance et qui offre des services d'intervention et de prévention adaptés au développement de l'enfant. Les auteurs soulignent les interventions communautaires et celles qui visent les symptômes liés aux traumatismes ainsi que la nécessité d'offrir des interventions qui favorisent les relations saines, le bien-être et la résilience chez les jeunes.