20ème édition (Mai 2010)

Date Published

Ungar, M., Tutty, L., McConnell, S., Barter, K., & Fairholm, J. (2009). What Canadian Youth Tell Us About Disclosing Abuse. Child Abuse & Neglect, 33(10), 699-708.

Le programme de la Croix-Rouge canadienne, ÉduRespect : Prévention de la violence offre des ateliers visant à sensibiliser les jeunes aux questions relatives à la violence et demande aux participants d’évaluer les présentations. Selon le personnel d’ÉduRespect, les participants utilisent souvent ces évaluations pour divulguer des expériences personnelles de violence. Les auteurs ont délibérément constitué un échantillon de 1099 évaluations et les ont utilisés pour produire des thèmes concernant les modèles de divulgation chez les participants. De plus, ils ont organisé des groupes de discussion avec un échantillon plus petit de jeunes pour placer les résultats des évaluations en contexte.

Les résultats suggèrent que pour les jeunes, les conditions idéales de divulgation sont les suivantes : lorsqu’une personne leur pose des questions directes sur la violence, lorsque quelqu’un est disponible pour les écouter et pour réagir adéquatement à la divulgation, lorsque les jeunes possèdent le vocabulaire leur permettant de décrire et de définir la violence, lorsqu’ils ont l’impression de maîtriser le processus de divulgation, particulièrement en ce qui a trait à l’anonymat et à la confidentialité, lorsqu’ils connaissent des ressources et enfin lorsque les réactions à la divulgation de violence visent clairement à les protéger contre le danger.


Ellis, W. & Wolfe, D. (2009). Understanding the Association Between Maltreatment History and Adolescent Risk Behavior by Examining Popularity Motivations and Peer Group Control. Journal of Youth and Adolescence, 38(1), 1253-1263.

Les chercheurs ont constitué un échantillon de 1558 jeunes de trois écoles du sud-ouest de l’Ontario pour étudier les liens entre les comportements à haut risque, l’influence des pairs et la maltraitance subie pendant l’enfance. Selon les auteurs, les comportements à haut risque comprennent l’abus d’alcool ou d’autres drogues et les comportements criminels. Ils ont utilisé le questionnaire sur les traumatismes subis pendant l’enfance pour mesurer les antécédents de maltraitance, 10 items pour mesurer le contrôle par le groupe de pairs, 12 items pour évaluer les raisons de la popularité auprès des pairs et le comportement contrôlant, des données de l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes pour évaluer la consommation d’alcool et 15 items pour mesurer la délinquance.

Les résultats suggèrent que les processus d’influence des pairs liés aux comportements à risque chez les jeunes ayant des antécédents de maltraitance et de négligence augmentent la probabilité des jeunes de déclarer des taux plus élevés de vulnérabilité au contrôle par le groupe de pairs et de comportements à risque. Les jeunes qui ont rapporté des antécédents de maltraitance grave, à la fois émotionnelle et physique, et qui avaient des résultats élevés aux échelles liées à l’acceptation par le groupe de pairs obtenaient aussi les résultats les plus élevés aux mesures de comportement délinquant. Les auteurs interprètent ces résultats en expliquant que « l’importance des processus de groupe va au-delà des expériences de maltraitance pendant l’enfance et exacerbe ces expériences négatives précoces » (p.1259).


Alaggia, R., Lambert, E. & Regehr, C. (2009). Where is the Justice? Parental Experiences of the Canadian Justice System in Cases of Child Sexual Abuse. Family Court Review, 47(4), 634-649.

Les auteurs ont utilisé une méthode qualitative basée sur la théorie ancrée pour interroger des parents d’enfants victimes de violence sexuelle sur leur expérience du système de justice pénale. Tous les participants ont signalé la violence sexuelle à la police et presque tous se sont adressés aux tribunaux. Les parents ont déclaré avoir vécu des expériences négatives au cours du processus pénal; avoir eu l’impression de ne pas maîtriser le processus; ont souligné les incohérences entre les différents systèmes judiciaires; ont précisé que leurs enfants avaient souvent été traités comme des adultes et que la procédure judiciaire ne leur avait pas apporté de bienfaits thérapeutiques; se sont dits insatisfaits des résultats punitifs et motivés à soutenir les autres parents qui entameraient des procédures judiciaires. 

Les entrevues ont aussi donné lieu à de nombreuses recommandations de la part des parents pour améliorer la procédure pénale dans les cas de violence sexuelle contre les enfants, notamment : faciliter la coordination entre les différents secteurs liés aux cas de ce type de violence, créer des tribunaux spécialisés en matière infantile, améliorer l’accessibilité des parents aux ressources de soutien, faire en sorte que le dossier de l’enfant relatif à sa thérapie ne puisse pas être utilisé comme preuve au tribunal et accorder la priorité aux cas de violence sexuelle envers les enfants pour accélérer le processus.