Canadian Research in Brief

Why are suspected cases of child maltreatment referred by educators so often unsubstantiated?

(2014), Child Abuse and Neglect, 38(1): 1-10.
Auteurs

King, Colin B.

Scott, Katreena L.

Les professionnels de l’éducation sont particulièrement bien placés pour signaler les cas de maltraitance des enfants en raison de la fréquence des contacts qu’ils ont avec eux et avec les parents. La nature souvent longitudinale de ce contact signifie que les éducateurs peuvent observer et signaler les cas chroniques de mauvais traitements ainsi que les incidents critiques. Les recherches antérieures indiquent que malgré la position privilégiée des éducateurs, le taux de signalements non corroborés qu’ils font aux services de protection de l’enfance est plus élevé que celui d’autres professionnels (par exemple les policiers, les médecins).

Les chercheurs de la présente étude ont effectué une analyse secondaire des données de l’Étude sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants 2013 (ECI-2003) afin de déterminer les caractéristiques qui pourraient expliquer ce taux de non-corroboration. Ils ont analysé 7725 enquêtes et ont constaté que les signalements des éducateurs représentaient environ 36 % de tous les signalements effectués aux services de protection de l’enfance par des professionnels. Les résultats indiquent que les préoccupations signalées par les éducateurs étaient beaucoup plus susceptibles de ne pas être corroborées que les signalements faits par d’autres professionnels pour toutes les formes de mauvais traitements (45,3 % c. 28,4 % respectivement). Même en tenant compte des facteurs de risque liés aux enfants, aux donneurs de soins et à la famille, les signalements effectués par les éducateurs étaient plus susceptibles d’être non corroborés que ceux effectués par d’autres professionnels. Une analyse plus approfondie des cas non corroborés a révélé que les éducateurs étaient plus susceptibles que les autres professionnels de signaler les cas de mauvais traitements chroniques et ceux ayant déjà été pris en charge par les services de protection de l’enfance, cependant, aucune différence n’a été constatée en ce qui concerne les cas impliquant des blessures. De plus, les chercheurs ont découvert que les éducateurs étaient plus susceptibles que d’autres professionnels de signaler des préoccupations concernant le fonctionnement des enfants, plutôt que des préoccupations relatives aux donneurs de soins et aux facteurs de risques démographiques. En revanche, les auteurs suggèrent que les facteurs de risque liés aux donneurs de soins et à l’environnement ont tendance à être des variables prédictives de corroboration plus solides.