Cette étude examine la relation entre la maltraitance pendant l'enfance et le début de la consommation de drogues injectables chez les jeunes à risque élevé. Les auteurs ont utilisé les données de At Risk Youth Study, l’étude prospective d'une cohorte de jeunes de la rue à Vancouver. Tous les participants étaient des jeunes de la rue âgés de 14 à 26 ans qui avaient récemment consommé des drogues illicites autres que la marijuana. Les 560 participants ont rempli un questionnaire administré par l'interviewer ainsi qu’un questionnaire sur les traumatismes subis pendant l’enfance. Un modèle de régression logistique multivariée a révélé des facteurs indépendamment associés avec le fait de commencer à consommer des drogues injectables. Les chercheurs ont établi un lien indépendant entre la violence physique et le début de la consommation de drogues injectables après avoir tenu compte de diverses variables sociodémographiques et psychosociales et d'autres formes de maltraitance. Les auteurs postulent que la violence physique peut influer sur les habiletés d'adaptation des jeunes, à tel point que ces derniers sont incapables de gérer les situations à risque élevé auxquelles sont souvent confrontées les personnes de la rue. Cette absence d'habiletés d'adaptation peut se traduire par une vulnérabilité accrue à la consommation de drogues injectables. Le fait d'avoir un parent qui consomme des drogues illicites est associé à une probabilité moindre de commencer à consommer des drogues injectables. Les auteurs suggèrent que ces jeunes ont été témoins des résultats négatifs associés à ce type de drogue chez leurs parents et qu'ils sont donc moins susceptibles d'en consommer eux-mêmes.