Il est nécessaire de mieux comprendre les caractéristiques des pères maltraitants et les interventions appropriées puisque ce sont les pères qui infligent une partie importante des mauvais traitements physiques aux enfants en Amérique du Nord. Cette étude examinait les différences entre les pères violents et non violents d’après une large gamme de facteurs démographiques, cognitifs et affectifs. Les chercheurs ont comparé vingt-quatre pères violents, tous ayant un dossier de maltraitance physique envers l'enfant, à vingt-cinq pères non violents sélectionnés dans la même communauté. Tous les pères ont rempli plusieurs évaluations auto déclarées relatives à leur état de santé mentale, au stress liés au parentage, à la colère, à l’empathie et aux perceptions des émotions de l'enfant.
Les pères violents ont déclaré avoir subi un nombre significativement plus élevé de sévices pendant l’enfance que les pères non violents. Cette maltraitance comprenait en grande partie des formes multiples de sévices graves et dégradants. Les pères violents ont déclaré avoir plus de soucis relatifs à leur santé mentale comme la dépression et l’hostilité, ressentir davantage de stress lié au parentage et exprimer verbalement et physiquement plus de colère que les autres. Ils ont aussi évalué qu’ils faisaient preuve de moins d’empathie envers leur enfant et qu’ils étaient moins susceptibles que les autres de tenir compte du point de vu de ce dernier. Ils avaient aussi tendance à considérer les manifestations émotives des enfants comme plus négatives et menaçantes que les autres pères.
Ces résultats soulignent la nécessité de fournir davantage de traitements thérapeutiques complets aux pères qui maltraitent leurs enfants. Les limites de l’étude sont le faible taux de réponse, la sous représentation des pères très violents et le manque de mesures validées à utiliser avec les pères violents.