Les théories actuelles suggèrent que la boulimie pourrait être associée à des susceptibilités héréditaires provoquées par des facteurs environnementaux. Les auteurs de la présente étude avancent que le stress traumatique augmente le risque de boulimie chez les individus génétiquement prédisposés. L'hypothèse est que les effets stressants de la violence pendant l'enfance peuvent modifier le fonctionnement de l'axe hypothalamo-hypophyso-surrénalien (HHS), le principal système de réaction au stress du cerveau. De plus, l'exposition au stress traumatique est liée à une activité atypique de l'axe HHS parmi les populations souffrant de troubles alimentaires et chez celles n’en souffrant pas. Les chercheurs ont comparé les expériences des participants en matière de violence pendant l'enfance (physique ou sexuelle) et la variation du polymorphisme du principal récepteur des glucocorticoïdes chez les femmes ayant des antécédents de troubles alimentaires et chez les autres femmes. Les résultats répliquent les données de l’analyse documentaire indiquant un lien entre la boulimie et deux facteurs : une faible sensibilité du récepteur des glucocorticoïdes et l’exposition à la violence sexuelle ou physique. Les auteurs indiquent que les résultats sont pertinents sur le plan clinique et que les cliniciens devraient être attentifs à la possibilité de traumatismes passés chez les patients boulimiques et qu’ils devraient envisager à la fois un traitement psychothérapeutique et pharmacologique.