Cette étude examine la relation entre la maltraitance envers les enfants, la gravité de la dépression et le taux de cortisol chez les adolescents. Le cortisol est une hormone impliquée dans les troubles dépressifs. Cette étude utilise un paradigme de défi psychologique appelé le Trier Social Stress Test [test de stress social de Trier] pour examiner les réactions en vérifiant le taux de cortisol (TSST; Kirschbaum et coll., 1993). Les 71 participants âgés de 12 à 21 ans ont été recrutés dans une collectivité de taille moyenne de l’Ontario. L’échantillon incluait des adolescents atteints ou non de dépression. Tous les participants ont subi une entrevue diagnostique pour évaluer la présente de diagnostics présents ou passés relatifs à leur santé mentale; ont rempli un questionnaire d’évaluation des symptômes dépressifs (BDI-II); ont passé une entrevue pour évaluer leur stade de développement et leurs antécédents de maltraitance. Les chercheurs ont recueilli de la salive à plusieurs reprises : avant, pendant et après l’administration du test afin d’examiner la réaction en lien avec le taux cortisol dans le temps. Sur les 71 participants, 26 adolescents ont déclaré avoir des antécédents de maltraitance. Les résultats indiquent que chez ceux qui souffrent de dépression légère à modérée, les antécédents de maltraitance sont associés à des niveaux de cortisol plus élevés et pendant une période plus longue que chez les autres adolescents en réaction au TSST. Cette étude a une profonde incidence sur notre compréhension des trajectoires biologiques de la dépression et suggère que les chercheurs devraient tenir compte des différences individuelles en matière de gravité de la dépression et des antécédents de maltraitance dans toutes les études qui se penchent sur les aspects biologiques de la dépression.