Child and Youth Services Review, Volume 29, Issue 11, pp. 1439-1453
L'objectif de cette étude qualitative était d'explorer les circonstances dans lesquelles les grands-parents et les travailleurs en protection de l'enfance entrent en contact l'un avec l'autre, de même que les facteurs associés à une relation de travail positive entre eux. Les données ont été recueillies auprès de 63 grands-parents ayant un petit-enfant recevant des services d'un organisme de protection de l'enfance, ainsi que de 21 travailleurs en protection de l'enfance œuvrant en Ontario. Les grands-parents et les travailleurs sociaux entraient en communication l'un avec l'autre dans cinq circonstances différentes : 1) l'organisme de protection de l'enfance était perçu par le grand-parent comme étant une ressource pour le petit-enfant; 2) le grand-parent était perçu par l'organisme de protection de l'enfance comme étant une ressource pour l'enfant; 3) le grand-parent était perçu par l'organisme de protection de l'enfance comme étant une ressource pour son enfant (le parent du petit-enfant) et pour l'organisme; 4) le grand-parent était perçu par l'organisme de protection de l'enfance comme étant nuisible au petit-enfant; 5) l'organisme de protection de l'enfance percevait le grand-parent comme un intermédiaire entre le petit-enfant et l'organisme.
Les grands-parents ont identifié six facteurs ayant contribué à une relation positive avec les travailleurs sociaux : la gentillesse, le soutien émotionnel et matériel, les conseils et les services, la transmission de renseignements et la compétence. De leur côté, les travailleurs sociaux ont identifié six facteurs associés à une relation positive avec les grands-parents : une attitude bienveillante et respectueuse, l'efficacité en tant qu'aidant, l'information échangée, le fait d'être centré sur les problèmes et le respect des consignes. Les échanges réciproques entre grands-parents et travailleurs sociaux ont été caractérisés comme étant en grande partie des échanges de ressources socioémotionnelles intangibles. Toutefois, il a été noté que les travailleurs sociaux avaient un « avantage de pouvoir » en raison du fait qu'ils sont des agents de l'État.