Selon les auteurs, la constante croissance du système canadien de protection de l’enfance, surtout en ce qui a trait au nombre d’enfants qui reçoivent des services, mérite qu’on se penche sur l’efficacité des interventions offertes. Ils proposent que la mobilisation des connaissances soit le modèle qui permet de fonder la pratique sur les données probantes, soutenue par « la résolution de problèmes issue de la collaboration entre les chercheurs et les décideurs » (p. 3) et soutiennent que ce modèle est plus efficace lorsque les recherches sont pertinentes, crédibles, effectuées en temps opportun et lorsqu’elles sont issues d’un partenariat entre les chercheurs et les décideurs.
Le projet de gestion fondée sur des données probantes (EBM) mis au point conjointement par Batshaw et McGill illustre un programme actuel de protection de l’enfance en se basant sur le modèle de mobilisation des connaissances. Le projet a été mis sur pied pour aider les gestionnaires de protection de l’enfance à mieux utiliser trois types de recherches : systèmes d’information sur les services et sur la clientèle, expertise clinique et publications liées à la pratique. Le programme fait notamment appel à des étudiants et à des professeurs universitaires pour rassembler les données, mener des discussions spécialisées en groupe avec les cliniciens et les chercheurs et suivre les informations et les résultats concernant les clients et les services. Ce modèle a permis aux gestionnaires de mieux connaître les tendances chez les enfants auxquels leur agence offre des services et de participer davantage à la recherche liée à la prestation de services de protection de l’enfance.
La mobilisation des connaissances en protection de l’enfance
Criminologie, Volume 42, Issue 1, pp. 33-59.