Dans cette étude, les auteurs ont cherché à déterminer si l'évaluation du risque et les recommandations en matière de tutelle varient selon l'expérience des travailleurs sociaux. Soixante trois travailleurs sociaux d'un grand centre jeunesse d'une région urbaine sud-ouest de l'Ontario y ont participé. L'échantillon a été presque également divisé entre ceux qui possédaient moins de trois ans d'expérience et ceux qui en possédaient plus de trois. On a demandé aux travailleurs sociaux choisis au hasard de lire deux sketches, puis de noter l'importance du risque que courrait l'enfant à l'aide d'une version abrégée du modèle d'évaluation des risques utilisée en Ontario pour orienter les décisions de gestion de cas. Les travailleurs sociaux devaient aussi décider si les enfants décrits dans les sketches devaient être pris en charge.
Les résultats indiquent qu'il n'y a pas de différences importantes entre les notes cumulatives concernant le risque chez les travailleurs sociaux moins expérimentés et leurs confrères qui possèdent plus d'expérience. Une analyse de la covariance (ANCOVA), qui tient compte de l'effet des notes cumulatives sur le risque, n'a pas révélé de différences importantes entre les deux groupes de travailleurs sociaux en ce qui a trait à leurs recommandations visant la prise en charge des enfants.
Ces résultats ne correspondent pas aux précédentes recherches indiquant que la variabilité des décisions relatives à la gestion de cas est en partie attribuable au niveau d'expérience. Cependant, les auteurs soulignent que cette étude comparait les travailleurs sociaux au sein d'un même centre jeunesse. Ils suggèrent que la formation en cours d'emploi combinée au protocole d'évaluation des risques peut avoir atténué l'influence de l'expérience. Ceci suppose que la formation que les travailleurs sociaux reçoivent peut contrecarrer les influences potentiellement négatives d'une expérience moindre.