41ème édition (Mars 2015)

Date Published

Barker, B., T. Kerr, et al. (2014). High prevalence of exposure to the child welfare system among street-involved youth in a Canadian setting: Implications for policy and practice. BMC Public Health 14(1).
 

Les trajectoires à long terme des enfants qui quittent les services publics de protection de l’enfance sont souvent marquées par des difficultés sociales, économiques et émotionnelles, y compris la toxicomanie et la vie dans la rue. La présente étude visait à fournir une estimation de la prévalence des antécédents de prise en charge des jeunes de la rue par les services publics en se basant sur les données de l’At-Risk Youth Study (ARYS), une étude de cohorte prospective de 937 jeunes de la rue qui ont utilisé des drogues illicites à Vancouver au Canada. Les données de base de l’ARYS ont été recueillies de 2005 à 2012 auprès de jeunes âgés de 14 à 26 ans qui avaient consommé des drogues comme du crack, de la cocaïne, de l’héroïne ou de la méthamphétamine en cristaux au cours des 30 jours précédents. Dans l’ARYS, une réponse affirmative à la question suivante entraînait le classement du répondant dans la catégorie « pris en charge par les services publics » : « Quand vous étiez enfant, avez-vous déjà vécu dans un orphelinat, une famille d’accueil, un foyer de groupe, avez-vous été pupille de l’État ou avez-vous vécu ailleurs que chez vos parents pendant un mois ou plus (sans compter les vacances)? ». L’étude a révélé que 49 % des jeunes de la rue avaient des antécédents de prise charge par les services publics. Généralement, les jeunes de la rue qui étaient les plus susceptibles de déclarer des antécédents de prise en charge par les services publics étaient autochtones, avaient commencé à consommer de la drogue avant l’âge de 15 ans, n’avaient pas terminé leur secondaire, avaient été témoins de la toxicomanie de leurs parents, avaient subi de la violence physique ou sexuelle et avaient eu un résultat positif au test de l’hépatite C. L’ensemble des résultats montre que lorsque les jeunes sont trop âgés pour continuer à être pris en charge par les services publics, ils sont susceptibles de consommer des drogues illicites et de vivre dans la rue. Les auteurs recommandent de mettre en place des interventions précoces pour les jeunes actuellement pris en charge par les services publics afin de s’assurer qu’ils reçoivent du soutien pour terminer leur secondaire, qu’ils ont accès à des traitements pour la toxicomanie et qu’ils reçoivent de l’aide pour effectuer la transition entre la prise en charge par les services publics et l’indépendance.


Stokes, J. & Taylor, J. (2014). Does type of harm matter? A factorial survey examining the influence of child neglect on child protection decision-making. Child Care in Practice, 20(4), 383-398.

Les auteurs de la présente étude ont analysé la façon dont les travailleurs sociaux prennent des décisions au sujet des dossiers de maltraitance envers les enfants, particulièrement concernant le schéma d’intervention utilisé dans les cas de négligence. Les cas examinés étaient des vignettes écrites — de brèves descriptions fictives de situations qu’on peut retrouver dans la pratique. Chaque vignette était le résultat d’une combinaison aléatoire des valeurs de huit variables, y compris la catégorie de maltraitance (négligence, violence physique, violence sexuelle ou dommages psychologiques). Les sujets étaient 118 intervenants en protection de l’enfance; chacun a reçu trois vignettes choisies au hasard (total N = 327) et devait estimer le niveau de risque et envisager des options pratiques. L’analyse de régression multiple a montré que la catégorie de la maltraitance avait un effet statistiquement significatif sur la prise de décision des intervenants. Les estimations du risque et les options pratiques pour les cas de négligence ou de dommage psychologique étaient de niveau sensiblement inférieur à celles concernant la violence physique ou sexuelle. Étant donné que les recherches antérieures ont montré que la négligence peut conduire à des déficits de développement importants, ces résultats suggèrent que le processus de prise de décision doit être examiné.


Tanaka, M. & Wekerle, C. (2014). Dating violence among child welfare involved youth: Results from the Maltreatment and Adolescent Pathway (MAP) longitudinal study. International Journal of Child and Adolescent Resilience, 2, 29-31.

Les auteurs de la présente étude ont examiné l’expérience de la violence dans les relations amoureuses des adolescents pris en charge par le système de protection de l’enfance. L’étude est une analyse secondaire des données de la PAM (Maltreatment and Adolescent Pathway), une enquête longitudinale, qui a choisi au hasard les jeunes âgés de 14 et 17 ans vivant dans une grande circonscription hospitalière d’aide à l’enfance en milieu urbain en Ontario. Les jeunes participants ont été pris en charge par le système à diverses étapes, depuis l’enquête jusqu’au placement. Les chercheurs les ont suivis pendant deux ans, de sorte que les données ont été recueillies 6, 18, et 24 mois après la collecte de données initiale. Dans le cadre de l’étude, les participants ont été interrogés sur l’expérience et la fréquence des conflits dans leurs relations amoureuses. Un tiers des participants a déclaré avoir vécu des relations amoureuses exemptes de violence verbale, physique ou sexuelle. La prévalence globale de la perpétration de la violence et de la victimisation dans les relations amoureuses des adolescents était similaire chez les hommes et chez les femmes. Cependant, les hommes pris en charge par la protection de l’enfance (à l’exclusion des personnes vivant en famille d’accueil) étaient plus susceptibles de perpétrer de tels actes et d’en être victimes que leurs homologues vivant en famille d’accueil. Un peu moins de dix pour cent des répondants ont indiqué vivre de la violence dans leurs relations amoureuses aux quatre étapes de l’évaluation.