L’objectif de cette étude est d’examiner le lien entre la maltraitance pendant l’enfance et les problèmes de jeu à partir de données d’une étude longitudinale sur le jeu (Leisure Lifecycle and Lifestyle Project). Les chercheurs ont recruté des participants de l’Alberta au Canada à l’aide d’un système d’appel aléatoire. Ils ont examiné les réponses de 1145 adultes qui ont complété l’évaluation de la maltraitance pendant l’enfance au début de l’étude et 18 mois plus tard au moment du suivi. Bien qu’il s’agisse d’une étude transversale, les deux moments dans le temps ont été examinés afin d’établir la fiabilité de test-retest de la variable maltraitance. Les données ont été pondérées et les résultats obtenus ont été considérés comme étant les estimations pour l’ensemble de la population de la province. Après consultation de la littérature, les auteurs ont examiné diverses covariables, y compris les symptômes de toxicomanie (alcool et autres drogues) ou de trouble de la personnalité antisociale, les caractéristiques du milieu familial et les indicateurs de stress psychologique. Les résultats indiquent que la maltraitance pendant l’enfance est liée à une fréquence accrue de jeu et à une probabilité accrue de problèmes de jeu même lorsqu’on tient compte des covariables individuelles et sociales. Les participants masculins ayant plus de caractéristiques antisociales, plus de dépendance à l’alcool, vivant plus de stress et habitant dans un milieu familial plus pauvre que les autres sont plus susceptibles d’avoir de graves problèmes de jeu. Cette étude est limitée par son recours aux rapports rétrospectifs de maltraitance pour évaluer la prévalence absolue de violence et de négligence envers les enfants.