Les auteurs ont découvert que la violence physique subie pendant l’enfance était un facteur de stress important chez les jeunes enfants. La relation entre la violence physique pendant l’enfance et les résultats négatifs sur la santé mentale et physique à l’âge adulte a fait l'objet de recherches, toutefois, le rapport entre cette forme de violence et les maladies du cœur n’a pas été étudié en profondeur. La présente étude se base sur les données du cycle de 2005 de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes, une enquête ponctuelle de Statistique Canada. L’analyse dont il est question ici utilise des données d’un échantillon non pondéré composé de 13 093 hommes et femmes du Manitoba et de la Saskatchewan puisque les chercheurs ont uniquement recueilli des données sur la violence physique pendant l'enfance dans ces provinces. Les auteurs ont mené sept analyses de régression logistique consécutives en choisissant les maladies du cœur comme résultat. Le modèle final a été corrigé pour tenir compte d’une large gamme de variables y compris le genre, la race, l’âge, les facteurs de stress pendant l'enfance (c.-à-d., le divorce des parents, la toxicomanie et le chômage parental), les comportements à risque pour la santé à l’âge adulte (c.-à-d., l’IMC, la consommation de tabac, d'alcool, le niveau d'activité physique), le stress à l'âge adulte (c.-à-d., le niveau de scolarité, le niveau de stress quotidien autorapporté, le diagnostic de diabète), les antécédents de troubles de l'humeur et la pression sanguine élevée.
Ces variables ont été corrigées parce que les recherches antérieures ont révélé que ces facteurs étaient associés aux maladies du cœur. Les résultats de cette recherche démontrent que 7 % de l'échantillon a déclaré avoir subi de la violence physique pendant l'enfance et que 4 % a déclaré qu'un professionnel de la santé avait diagnostiqué une maladie du cœur. Si on corrige le modèle pour tenir compte de la vaste gamme de facteurs de risque de maladies du cœur, les personnes qui ont déclaré avoir subi de la violence physique pendant l'enfance ont tout de même 45 % de plus de risques de recevoir un diagnostic de maladies du cœur que celles qui n'ont pas déclaré avoir été victimes de ce type de violence. Les résultats suggèrent une relation entre la violence physique pendant l'enfance et les risques élevés de maladies du cœur. Cette recherche est limitée à cause de sa nature ponctuelle, du fait qu'elle repose sur des comptes rendus autorapportés et rétrospectifs et qu’elle ne précise pas la fréquence ni la gravité de la violence physique ni des autres formes de maltraitance. Les auteurs concluent qu'il faut effectuer plus de recherches dans ce domaine.