Les sévices sexuels envers les enfants (ASE) sont un problème social lié à des symptômes de traumatismes comme la dépression et l'abus de substances psychoactives. La recherche effectuée aux États-Unis indique que le nombre de cas de sévices sexuels envers les enfants ayant fait une enquête par les services de protection d'enfance et ayant été corroborés a diminué. Les données d’une enquête basée sur l'autodéclaration effectuée par Statistique Canada indiquent une augmentation des signalements pour agression sexuelle entre 1993 et 1999 chez les Canadiens de 15 ans et plus. Les types moins graves de sévices sexuels impliquant généralement les enfants sont restés stables au cours de la même période. Les données de l’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (ÉCI) suggèrent une diminution du nombre de cas corroborés par les services de protection de l’enfance au Canada. Par ailleurs, les données de l’ÉCI indiquent une augmentation de toutes les autres formes de maltraitance envers les enfants au cours de la même période. La présente étude visait à vérifier si les normes de corroboration des ASE sont devenues plus conservatrices, entraînant ainsi des taux de corroboration inférieurs. Les résultats qui sont basés sur l’ÉCI-1998 et sur l’ÉCI-2003 n’appuient pas l'hypothèse d’une application de normes plus rigoureuses dans la décision de corroborer ou non les ASE. Les Études ontariennes sur l'incidence des signalements de mauvais traitements envers les enfants (OÉI) indiquent une diminution des taux de cas corroborés alors que l’Étude sur l’incidence et les caractéristiques des situations d’abus, de négligence, d’abandon et de troubles de comportement sérieux signalées à la Direction de la protection de la jeunesse au Québec indiquent une augmentation des incidents relatifs aux cas corroborés entre 1998 et 2003. Étant donné les diverses sources de données, les auteurs mentionnent que les tendances en matière d’ASE au Canada ne ressemblent pas à celles des États-Unis et qu’il serait imprudent de conclure que les ASE ont diminué au Canada.