Les stratégies de dépistage des enfants à risque de violence physique (ERVP) pendant l’enfance doivent être améliorées afin de mieux identifier les enfants concernés. La présente étude compare les indicateurs regroupés (le type de facteurs de risques est fondamental) et cumulatifs des modèles de risques (c.-à-d. divorce des parents, chômage parental, toxicomanie). Les données sont tirées de l’Enquête nationale sur la santé de la population (ENSP) effectuée par Statistique Canada (1994 – 1995) et de l’Enquête sur la santé dans les collectivités canadiennes (ESCC) 3.1 (2005). Les participants âgés de 18 ans et plus ont répondu à des questions sur leurs expériences pendant l’enfance.
La prévalence des ERVP chez les répondants de l’ESCC qui n’ont déclaré aucun des trois indicateurs de risques sélectionnés est de 3,4 % et est également de 3,4 % chez les répondants de l’ENSP ne présentant pas de risques. La prévalence des ERVP dont les parents ont divorcé est de 8,3 % (ESCC) et de 10,7 % (ENSP); pour les répondants ayant eu des parents chômeurs uniquement, la prévalence est de 8,9 % et 9,7 % respectivement; et pour ceux qui ont été exposés à la toxicomanie de leurs parents uniquement, la prévalence des ERVP atteint 18 % (ESCC) et 19,5 % (ENSP). La présence des trois indicateurs de risques augmente la prévalence d’ERVP à 36 % et 41 %.
Les auteurs concluent que le modèle cumulatif est plus indiqué en tant qu’outil de dépistage utilisé au cours d’une première étape pour détecter les ERVP. Les médecins sont encouragés à s’informer sur la toxicomanie, le chômage et le divorce des parents plutôt que d’évaluer uniquement les blessures physiques et celles qui sont liées au traumatisme associé à la violence afin de mieux comprendre la possibilité de violence physique envers l’enfant.