Cette étude porte sur le manque d'engagement du père dans un examen rétrospectifs de cas de 116 dossiers de protection de l'enfance entre 1997 et 2005 choisis de façon aléatoire dans un service protection de l'enfance dans une ville canadienne de taille moyenne. Le choix des dossiers a été limité à ceux où la mère était adolescente (19 ans ou moins) au moment de la naissance d'au moins un enfant. Un nombre total de 128 pères ont été mentionnés pour les 116 dossiers.
Les résultats montrent que les pères avaient généralement deux à trois ans de plus que les mères; la majorité était autochtone; plusieurs avaient un niveau d'étude inférieur au secondaire; et un pourcentage important avait un historique d'incarcération, d'abus d'alcool ou de drogue. Une petite proportion toutefois importante de jeunes pères apportaient un soutien financier ou en nature aux mères ou aux enfants. Presque 50 % de tous les pères ont été considérés comme « non pertinents » pour les mères et les enfants. Cette évaluation provenait des catégorisations des pères par les évaluateurs basées sur une combinaison des descriptions des pères effectuées par les travailleurs sociaux, sur les actions (ou inactions) des travailleurs sociaux et sur le nombre et le type de contact ou de tentatives de contact avec les pères. Plus de la moitié des pères (60 %) identifiés comme représentant un risque pour les enfants n'ont pas été contactés par les travailleurs sociaux. Il est cependant intéressant de noter que presque 20 5 des pères étaient considérés comme un atout pour les mères et les enfants.
Les résultats suggèrent que les praticiens doivent comprendre les sources du désengagement des hommes, surtout les répercussions des politiques de logement et d'assistance sociale sur la capacité des pères de conserver une relation avec leurs enfants. Il faut aussi prôner continuellement l'amélioration des ressources pour les mères célibataires de concert avec les efforts visant à augmenter l'engagement des pères. Les limites de l'étude sont le manque de généralisabilité, la nature rétrospective des examens de dossiers et le manque considérable de données.