Depuis des décennies, le sujet des punitions corporelles infligées aux enfants a été largement débattu au Canada. Une récente étude mondiale des Nations Unies sur la violence contre les enfants a démontré que les punitions corporelles sont l’une des formes les plus courantes de violence vécues par les enfants de partout au monde. En 2004, la Cour suprême du Canada s’est penchée sur le premier cas d’importance en matière de droits des enfants, interprété en fonction de la Charte canadienne des droits et libertés, qui contestait le recours aux punitions corporelles infligées aux enfants. La décision a eu d’importantes implications pour les travailleurs sociaux, les parents et les éducateurs, entre autres. À quel point cette décision est-elle connue et bien comprise? Ce chapitre examine la décision de la Cour suprême ainsi que le statut social et juridique actuel des enfants canadiens quant à l’utilisation de punitions corporelles. On y traite également des résultats d’une étude sur les connaissances, la compréhension et les besoins du public quant à cette décision de la Cour suprême. Des questions sont soulevées sur les liens entre la protection de l’enfance et les droits des enfants. De plus, l’auteure incite les travailleurs sociaux à agir de façon à réduire les effets néfastes des punitions corporelles et à appuyer les initiatives visant à maintenir la dignité et les droits inhérents des enfants.