Cette étude, réalisée par des chercheurs de l’Université Laval de Québec et du ‘Health Sciences Centre’ de l’Université de l’Oklahoma, a examiné les résultats de traitements donnés à des enfants canadiens et états-uniens âgés entre 3 et 12 ans et montrant des problèmes de comportement sexuel (PCS). Cette étude représente la seule tentative connue à examiner l’impact de problèmes de comportement sexuel au niveau des éléments de pratique.1 Les chercheurs ont utilisé une méta-analyse de modèle linéaire mixte afin de réviser 11 études de résultats de traitements explorant la relation entre les caractéristiques des enfants, les caractéristiques de traitements et les résultats à court terme (i.e. les changements dans les problèmes de comportements sexuel et général).
Les résultats ont montré que les interventions axées sur les PCS et celles axées sur les traumatismes réduisaient les PCS. L’élément de pratique ‘aptitudes en gestion du comportement des parents’ de la personne en charge était de loin l’élément de pratique le plus fortement associé avec les problèmes de comportement sexuel réduits. Les autres éléments de pratique significatifs sont :
- trois autres éléments reliés aux parents (les règles concernant le comportement sexuel, l’éducation sexuelle, et les aptitudes de prévention de l’abus),
- un élément relié à l’enfant (les aptitudes de contrôle de soi),
- l’implication de la famille, et
- le groupe d’âge préscolaire.
Les résultats remettent en question la validité de l’approche clinique courante prônant l’utilisation d’éléments de pratique originalement conçus pour des contrevenants juvéniles ou adultes (composantes axées sur l’enfant pour la prévention de récidive, le cycle d’assaut, et le reconditionnement de l’excitation) dans le traitement de PCS chez les enfants. Seulement deux des traitements testés comprenaient ces éléments de pratique, et ces éléments n’étaient pas prédicateurs significatifs de l’ampleur de l’effet des PCS.
Les limites de cette méta-analyse comprennent le nombre limité d’études de résultats de traitements rencontrant les critères d’inclusion, ainsi que la qualité de ces études : peu d’essais cliniques randomisés ont été réalisés pour le traitement de PCS. De plus, en raison du petit nombre de groupes de traitement identifiés, l’analyse a fait effondrer ou agréger certaines covariables. L’ampleur de la stratégie de recherche et la rigueur des méthodes de filtrage étaient moins qu’optimales, introduisant probablement un biais lors de la révision. Le fait de généraliser ces résultats pour tous les futurs essais de PCS devra être fait avec prudence.
1. Un élément de pratique peut être défini comme une technique clinique distincte ou comme une stratégie utilisée dans le cadre d’une intervention plus large.