Journal of Child & Family Studies, Volume 18, Number 2, pp. 163-171.
Les auteures présentent la notion selon laquelle la violence familiale et psychologique s’inscrit dans un continuum de gravité. Le châtiment corporel, défini comme un moyen légalement et socialement acceptable de maîtriser physiquement le comportement de l'enfant sans causer de préjudice, est considéré comme faisant partie de l'extrémité la moins grave du continuum. Les chercheurs ont utilisé les données d’une enquête de population d'envergure effectuée au Québec en 2004. Ils ont examiné les réponses de mères ayant des enfants de 0 à 17 ans. Après avoir choisi les participants au hasard dans la population ciblée, ils ont effectué des entrevues téléphoniques auprès de 3148 mères. Ils ont utilisé une analyse à régression linéaire multiple pour examiner les réponses. Ils ont mesuré la sensibilité des mères aux conséquences possibles de violences mineures envers leurs enfants. Moins les mères sont sensibles, puis elles sont susceptibles d'approuver le châtiment corporel. Celles qui ont vécu de la violence pendant leur propre enfance et qui ont déclaré être stressées par le tempérament de leur enfant sont significativement plus susceptibles d’approuver les châtiments corporels et s’appuient sur le comportement de leur enfant pour justifier ces attributions. L'âge et le sexe de l'enfant ne semblent pas influencer les attitudes et les opinions des mères par rapport aux châtiments corporels. La plupart d’entre elles trouvent important d'établir des limites pour les enfants et pensent que les parents ont le droit de gifler ces derniers. Généralement, les attitudes et les attributions des mères concernant les châtiments corporels semblent s’inscrire dans un continuum.