Cette étude examine l'hypothèse « victime d’agressions sexuelles – auteur d’agressions sexuelles » selon laquelle les violences sexuelles pendant l’enfance sont le seul facteur causal expliquant la perpétration d’agressions sexuelles à l’âge adulte. Les auteurs ont effectué des recherches dans diverses bases de données électroniques, ont examiné chaque résumé et ont choisi les études pertinentes. La méta-analyse porte uniquement sur les articles accessibles au public et les dissertations publiées en anglais entre 1975 et 2005. Deux personnes chargées du codage ont codé indépendamment les variables des 24 études examinées et ont pondéré les calculs analytiques en fonction de la taille de l'échantillon pour que les études comportant des échantillons plus importants contribuent davantage au rapport de cotes moyen. Les résultats de la méta-analyse montrent que les agresseurs sexuels diffèrent significativement des autres en ce qui a trait aux antécédents de violence sexuelle, mais pas en ce qui concerne les antécédents de violence physique, psychologique ou de négligence. Les agresseurs sexuels ayant agressé des adultes sont significativement moins susceptibles de déclarer des antécédents d’agression sexuelle que ceux ayant agressé des enfants, mais ils sont significativement plus susceptibles de déclarer des antécédents de violence physique. Les auteurs ont effectué des tests pour évaluer si les études différaient selon la source d'information concernant les antécédents de violence afin de vérifier si elles comportaient un biais d'auto déclaration. Ils ont également utilisé un graphique en entonnoir pour vérifier les biais de publication. D'après les résultats, les études ne comportent aucun biais de publication ni d'auto déclaration. Dans l'ensemble, les résultats de cette méta-analyse appuient l'hypothèse « victime d’agressions sexuelles – auteur d’agressions sexuelles ». Les auteurs débattent des explications possibles concernant le lien entre l'agression sexuelle pendant l'enfance et la perpétration d'agressions sexuelles, y compris les mécanismes d’apprentissage et les impacts sur le développement sexuel. Ils traient également d’une troisième variable expliquant les agressions sexuelles subies et perpétrées.