Même si l’évaluation des préjudices et des risques de préjudices représente une grande partie des enquêtes effectuées par les travailleurs sociaux lorsqu’ils prennent des décisions concernant l’intervention dans les cas de supervision négligente, on sait très peu de choses sur la façon dont ils s’y prennent. La présente étude se base sur une analyse secondaire de l’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants 2008 (ECI-2008) (n=4159) et décrit la nature et la gravité des blessures attribuables à une supervision négligente dans le cadre des dommages corporels. En 2008, la négligence était la principale catégorie de maltraitance corroborée et la supervision négligente était plus fréquente que les autres types de négligence. Quarante-quatre pour cent des cas estimés de négligence corroborée impliquaient un manque de supervision et entraînaient des dommages corporels. Les cas de supervision négligente représentaient 15 % de tous les cas de maltraitance et leur taux de corroboration (48 %) était plus élevé que celui de tous les autres types de maltraitance. Dans la catégorie de la négligence, les cas d’absence de supervision comprenaient généralement moins de ménages et de facteurs de risque liés au donneur de soins que les autres cas de négligence. Les cas de supervision négligente concernaient des enfants plus jeunes et les problèmes de fonctionnement chez l’enfant étaient moins susceptibles d’être qualifiés de préoccupants que les autres cas impliquant d’autres formes de maltraitance. Les blessures étaient très rares (2 %) dans les cas corroborés de supervision négligente, ce qui a conduit les auteurs à conclure qu’il faut plus d’informations sur la façon dont ces préoccupations ont été corroborées.