Les auteurs ont découvert que les enfants autochtones étaient surreprésentés dans le système de protection de l’enfance canadien et que le nombre de parents d’accueil autochtones ne suffisait pas à répondre à la demande en matière de placement. La présente étude utilise le processus de schématisation conceptuelle afin de déterminer les besoins en matière de parents d’accueil autochtones. Cette méthode consiste à : a) poser des questions aux participants; b) obtenir des réponses et les imprimer sur des cartes distinctes; c) demander aux participants de classer les cartes par groupes; d) analyser les réponses classées selon une échelle multidimensionnelle et une analyse par grappe. Les chercheurs ont utilisé une liste randomisée de numéros de téléphone de tous les parents d’accueil autochtones autorisés dans une province du centre du Canada pour communiquer avec 83 d’entre eux âgés de 28 à 72 ans. Vingt-quatre pour cent de ces parents étaient des membres de la famille des enfants placés. D’après le processus de schématisation conceptuelle, ces parents ont déclaré qu’ils avaient besoin de soutien de la part du système de placement en famille d’accueil, y compris de soutien à l'emploi, de possibilités de répit et d’argent. Les participants pensaient que ce soutien faciliterait la consolidation des rapports entre le parent d’accueil et les enfants et qu’il permettrait aux frères et sœurs de rester dans le même foyer d’accueil. Les participants ont déterminé qu’ils avaient besoin de l’appui d’un spécialiste, de soutien au logement et d’aide pour obtenir des ressources récréatives permettant d’effectuer des sorties et des activités familiales. Enfin, les parents d’accueil autochtones souhaitaient avoir plus de possibilités de formation grâce aux échanges, par exemple sur les possibilités d’acquérir des compétences et des connaissances, les droits des parents de famille d’accueil, le soutien et l’échange de connaissances entre les familles d’accueil et une meilleure sensibilisation du public au placement en famille d’accueil. Les auteurs concluent que davantage de recherche est nécessaire afin d’élaborer des politiques et des pratiques de protection de l’enfance adaptées à la culture.