La dépression maternelle est un facteur de risque de psychopathologie pendant l’enfance. Dans le présent article, les auteurs se demandent si l’exposition initiale à la dépression maternelle sur les troubles émotionnels apparaissant plus tard à l’adolescence a une influence différente selon le moment où elle a lieu. Les chercheurs ont analysé des données (n=937) provenant de l’Enquête longitudinale nationale sur les enfants et les jeunes (ELNEJ), une étude longitudinale effectuée par Statistique Canada en 1994-1995 afin d’évaluer la santé et le développement des enfants. Les analyses ont porté sur les caractéristiques des adolescents (c’est-à-dire le sexe, les problèmes de santé chroniques, les situations stressantes de la vie, le faible statut socio-économique du ménage) et de la mère (c’est-à-dire la situation de famille, les problèmes de santé chroniques, la consommation élevée d’alcool, le soutien social, le fait d’avoir connu plus d’un épisode dépressif, l’état dépressif au moment de l’enquête) afin de découvrir si elles influençaient significativement la probabilité qu’un adolescent souffre d’un trouble émotionnel à l’âge de12 à 13 ans. Les résultats suggèrent qu’il y a une période critique concernant la première exposition à la dépression maternelle. Plus particulièrement, les enfants qui ont été exposés à la dépression maternelle pour la première fois lorsqu’ils étaient âgés de deux à cinq ans étaient beaucoup plus susceptibles que leurs pairs non exposés de manifester des symptômes de dépression et d’anxiété à l’adolescence.