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Adolescent Pregnancy Prevention Program in Group Care Homes

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Résumé

Dans cette étude, les chercheurs souhaitaient déterminer si le programme Power Through Choices (PTC) se traduisait par un recours accru à la contraception et une diminution des grossesses chez des jeunes de la Californie, du Maryland et de l’Oklahoma vivant en foyer de groupe. L’offre en matière de santé sexuelle étant plutôt limitée pour les jeunes pris en charge par les services de protection ou le tribunal de la jeunesse, l’élaboration d’un programme de prévention en santé sexuelle efficace s’impose. Power Through Choices (PTC) s’adresse à ces jeunes, plus précisément à ceux qui vivent en foyer de groupe. Ce programme d’intervention en santé sexuelle comporte 10 séances de 90 minutes, offertes deux fois par semaine par deux animateurs dûment formés à cette fin.

À partir de données recueillies auprès de 1 036 jeunes (âgés de 13 à 18 ans) hébergés dans 80 foyers collectifs entre 2012 et 2014, les chercheurs ont évalué le recours à la contraception et répertorié les grossesses 6 mois, puis 12 mois, après le début de l’étude. De plus, ils ont consulté des données descriptives provenant des études Youth Risk Behaviour Surveillance Study et All About Youth Study ainsi que du questionnaire Prevention Minimum Evaluation Data Set pour évaluer trois éléments : relations sexuelles antérieures, relations sexuelles au cours des trois mois précédents et relations sexuelles sans condom au cours des trois mois précédents. Pour mener leur étude comparative, les chercheurs ont formé deux groupes en procédant à une randomisation par grappes : la grappe d’intervention, constituée de 40 foyers offrant le programme PTC, et la grappe témoin, constituée de 40 foyers offrant la « prise en charge habituelle ». Pour comparer les comportements après 6 mois, puis 12 mois, ils ont utilisé des modèles de régression logistique avec ordonnée à l’origine aléatoire.

On a enregistré un taux de fréquentation élevé dans la grappe d’intervention (taux moyen de 87 %), et 87 % de ces jeunes ont trouvé le programme extrêmement ou fort utile. Lors de l’évaluation de départ, il n’y avait pas d’écart significatif entre la grappe d’intervention et la grappe témoin sur le plan des variables démographiques ou du comportement sexuel. Après six mois, la grappe d’intervention était significativement moins susceptible que la grappe témoin d’avoir eu des relations sexuelles sans méthode contraceptive au cours des trois mois précédents. Cet écart était toutefois inexistant lors de l’évaluation réalisée après 12 mois. Par ailleurs, toujours après 12 mois, les filles de la grappe d’intervention étaient significativement moins susceptibles de tomber enceintes et les garçons, moins susceptibles de provoquer une grossesse, que les jeunes de la grappe témoin. Ces résultats démontrent les avantages possibles des programmes de prévention des grossesses destinés aux jeunes pris en charge par la protection de la jeunesse.

Notes méthodologiques

Les chercheurs ont recruté les foyers de groupe par échantillonnage raisonné plutôt qu’aléatoire. Ils souhaitaient ainsi s’assurer que seuls des foyers ayant les ressources et la motivation nécessaires à la mise en place du programme soient soumis à la répartition aléatoire. Les jeunes admissibles ont adhéré au programme en très grand nombre, soit à 98 %; ce taux a baissé par la suite, atteignant son plus bas niveau (82 %) lors de l’évaluation du sixième mois, puis remontant à 85 % lors de l’évaluation du douzième mois. Ces taux de réponse élevés, alliés à la randomisation par grappes dans le cadre d’une étude comparative, donnent du poids aux résultats de l’étude.