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Décisions en protection de l’enfance : différences significatives relatives aux modèles d’orientation utilisés par les organismes

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Résumé

La présente étude porte sur les services offerts en protection de l’enfance après enquête consécutive à un signalement. Les actions possibles sont d’offrir des services continus ou d’orienter le cas vers des services spécialisés ou encore de ne pas fournir de services supplémentaires après l’enquête. Les chercheurs ont étudié plusieurs facteurs qu’ils pensaient être associés à la décision de fournir ou non des services, y compris les caractéristiques du cas et celles de l’organisme concerné. La stratégie à niveaux multiples est basée sur une analyse secondaire des données provenant de l'Étude canadienne sur l'incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (Trocmé et coll., 2008). L’échantillon est composé de 15 980 cas dans 111 organismes au Canada. Des services ont été offerts dans presque 60 % de ces cas.

Les chercheurs ont établi un lien significatif entre les caractéristiques suivantes et la décision de fournir des services :

  • Tout type de maltraitance réelle suspectée ou corroborée. Le lien le plus solide est l’exposition à la violence conjugale.
  • Les enquêtes visant à évaluer le risque concernant le donneur de soins et les préoccupations concernant le ménage (p. ex., faible soutien social, parents adolescents, faible statut socioéconomique). Ces risques semblent influencer les décisions relatives aux services presque davantage que la corroboration.

Les chercheurs n’ont pas trouvé de lien entre l’appartenance à une minorité ethnique et la prestation de services. C’est surprenant, puisque de nombreuses études précédentes ont associé l’ethnicité à une augmentation des placements en famille d’accueil. L’effet marqué des caractéristiques de l’organisme sur les taux d’orientation est un résultat surprenant. Il concerne les organismes et les provinces. La proportion de cas orientés vers des services va de 30 % à 70 % pour les provinces et de 15 % à 77 % pour les grands organismes. Les facteurs expliquant ces différences restent en grande partie inexpliqués. Les raisons possibles peuvent être les différences en matière de législation provinciale ou de financement, ou encore d’organisation au sein de l’organisme (p. ex., soutien du superviseur, climat de travail ou maintien en poste des employés). Les auteurs soutiennent que la question mérite d’être étudiée plus en profondeur.

Notes méthodologiques

This analysis was based on very sophisticated multi-level statistical procedures, including univariate and multivariate logistic regressions, using specialized statistical software (Mplus 5). Given the large sample size, the findings reported above were at a very high level of statistical significance.  However, the authors pointed out a number of limitations. Longer-term service outcomes could not be measured and analysis was only of the referrals stage of the process.  Very few agency-level variables were available in the analysis. In future studies it would be useful if more variables at both provincial and individual-agency levels could be included. In the latter case, this could potentially provide information to support improvements in practice.