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Enfants des Premières Nations : corroboration de la négligence par les organismes

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Résumé

Les enfants des Premières Nations sont largement surreprésentés dans le système de protection de l’enfance canadien. La présente étude porte particulièrement sur la disproportion de la corroboration de la maltraitance par les organismes. Les données proviennent de la composante Premières Nations de l’Étude canadienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (2008) et renvoient à des enquêtes pour maltraitance dans 89 organismes provinciaux et territoriaux (un échantillon aléatoire stratifié) et dans 22 grands organismes administrés par des Autochtones (deux urbains, deux offrant des services aux enfants dans des réserves et deux offrant des services à la population dans des réserves et en dehors). L’échantillon analysé comprend 8293 enfants non autochtones et 1950 enfants des Premières Nations. Les chercheurs ont examiné une série de facteurs de risque (les caractéristiques du cas, de l’enfant, du ménage et du donneur de soins) pour déterminer les facteurs expliquant la disproportion.

Dans l’échantillon total, un pourcentage significativement plus élevé d’enquêtes pour maltraitance a été corroboré chez les enfants des Premières Nations comparés aux enfants non autochtones (65,9 % contre 55,5 %), mais la différence observée pourrait entièrement s’expliquer par la série de facteurs de risques considérés. Cependant, dans une analyse distincte du sous-échantillon de cas de négligence uniquement (2236 enfants non Autochtones et 804 enfants des Premières Nations), les facteurs de risque n’expliquent pas entièrement la disproportion rapportée. Lorsque la négligence était corroborée, les intervenants attribuaient un poids significativement différent à trois facteurs de risque particuliers : consommation abusive de substances chez le donneur de soins, problèmes de logement et présence d’un seul donneur de soins.

Après une discussion approfondie sur le contexte et les implications, les auteurs suggèrent plusieurs explications pour cette disproportion pour ce qui est des cas de négligence, notamment des différences possibles en ce qui a trait à l’expérience de l’intervenant et aux procédures de l’organisme. Les auteurs recommandent plusieurs pistes pour les prochaines recherches qualitatives et quantitatives afin d’étudier les facteurs qui pourraient influencer les processus de corroboration.

Notes méthodologiques

The statistical procedures - bivariate comparisons and logistic regressions - were appropriate, and the strategy was interesting. Statistically significant interactions were found between First Nations status and the three risk factors mentioned above, and the unexplained disproportionality disappeared in a logistic regression model that included these three interactions.

Two additional risk factors, reported elsewhere but not available in the CIS data set, may be worth a mention – the mother’s education and community poverty level. The latter could be especially relevant; other researchers have found that the use of family poverty alone is likely to systematically understate problems faced in neglect cases, which may also reflect community factors, such as lack of resources and social disorganization1. Agency location (urban vs. rural) and management (provincial /territorial vs. Aboriginal) may be important here, as the federal government is currently being charged with “systematically underfunding on-reserve child welfare services” (p. 2083). It seems quite likely that the First Nation children in this study lived in poorer communities than the non-Aboriginal children.

Considering all these points, it seems possible that the full set of the risk factors actually faced by the First Nation children in this study might explain the observed disproportionality. If so, this would underline the importance of trying to find ways to improve community life for First Nation children.