Le présent rapport porte sur les décisions prises par des intervenants à l’égard de familles noires et de familles blanches ayant fait l’objet d’enquêtes en matière de protection de l’enfance en Ontario, au Canada. Les données sont tirées de l’Étude ontarienne sur l’incidence des signalements de cas de violence et de négligence envers les enfants (EOI-2013), conçue dans le but de fournir un échantillon le plus représentatif possible des agences ontariennes ainsi que des dossiers étudiés par ces dernières.
On a constaté que les enfants noirs étaient plus susceptibles de faire l’objet d’enquêtes que les enfants blancs, mais que cette situation n’était pas attribuable à la seule race. En effet, on a observé des différences significatives entre les enfants noirs et les enfants blancs au chapitre des caractéristiques des enfants, des facteurs de risque associés aux personnes qui s’occupent des enfants ainsi que des facteurs de risque socioéconomiques. Toutefois, même après correction en fonction de ces facteurs, les enfants noirs étaient plus susceptibles de voir leur dossier transféré afin qu’ils reçoivent des services continus, et ce, dans une proportion de 33 %. Dans le cas des familles de race noire, les indicateurs les plus significatifs de la décision de recourir aux services de protection de l’enfance étaient la qualité de la relation parent-enfant ayant fait l’objet d’une évaluation et l’importance des difficultés économiques.
Dans leur analyse de l’incidence de cette surreprésentation, les auteurs soulignent que la pauvreté est un problème important et proposent des solutions qui doivent tenir compte des considérations suivantes : « des ressources financières, sociales et en santé mentale additionnelles pour les personnes qui s’occupent des enfants sont essentielles », et les intervenants en protection de l’enfance « se doivent d’intégrer plus efficacement la lutte contre la pauvreté à l’exercice de leur profession ».