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Évaluation d’un système de réponse différentielle en Caroline du Nord basée sur des méthodes mixtes

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Résumé

Au début des années 1990, les systèmes de protection de l’enfance aux États-Unis ont commencé à modifier leurs politiques et leurs pratiques relativement à leur réponse aux signalements de maltraitance et de négligence envers les enfants. Quelques États ont commencé à implanter des systèmes à voies multiples dans lesquels les cas à faible risque étaient traités en suivant une voie d’évaluation sans enquête communément appelée réponse différentielle (RD). Depuis les années 1990, de nombreux États ont mis en place diverses formes d’approches de RD.

La présente étude a évalué la version de RD appelée système de réponses multiples (SRM) utilisée en Caroline du Nord. Le SRM, qui a été rendu obligatoire par l’Assemblée générale de la Caroline du Nord, a été mis à l’essai pour la première fois en 2002 dans 10 comtés choisis à dessein (selon leur taille et leur emplacement géographique). L’objectif de cette nouvelle approche centrée sur la famille était d’augmenter la participation de cette dernière au processus d’évaluation et de planification, d’aborder les enjeux élargis, de répondre aux besoins des familles qui ont un impact sur leur capacité à être un parent efficace, et de créer un système plus transparent que le système traditionnel de protection de l’enfance. Le SRM de la Caroline du Nord comprend sept stratégies politiques clés pour la mise en œuvre de la RD : (1) le choix entre deux voies pour signaler la maltraitance et la négligence; (2) le recours aux réunions de l’équipe de l’enfant et de la famille (EEF); (3) la collaboration entre Work First (aide sociale) et les services de bien-être des enfants; (4) la mise en œuvre d’un processus de prise en charge structurée qui tient compte des forces et des origines culturelles des familles; (5) la reconception des services à domicile pour offrir des services et des contacts plus intensifs et des services volontaires moins intensifs pour répondre aux besoins uniques de chaque famille; (6) l’organisation de réunions concernant le partage des responsabilités parentales entre les parents biologiques et les familles d’accueil; (7) la coordination entre les autorités policières et les organismes de protection de l’enfance afin de partager des informations concernant les cas faisant l’objet d’une enquête.

Les auteurs ont utilisé un modèle multiméthodes pour évaluer l’impact et le processus des stratégies clés du SRM de la Caroline du Nord. L’évaluation de l’impact consistait en une comparaison de 9 des 10 comtés pilotes (le dixième ne pouvant être comparé en raison de sa nombreuse population) avec des comtés témoins appariés en fonction de la population totale, de la population d’enfants, des taux d’évaluations précédentes pour maltraitance et des taux de maltraitance corroborée. L’évaluation comprenait les variables suivantes : la sécurité, la rapidité de la réponse, la rapidité de la décision et l’offre de services en début de procédure. Les données administratives ont été analysées selon les modèles de séries temporelles interrompues et de régression (STI) pour les 9 comtés pilotes et les comtés témoins pour la période de juillet 1996 à décembre 2005, soit avant la mise en œuvre du SRM dans les comtés témoins. Les résultats ont montré que, par rapport aux comtés témoins appariés, le SMR a eu un impact positif sur la sécurité des enfants, aucun effet sur le temps de décision relative au cas, et qu’il augmentait le nombre de services offerts aux familles en début de procédure. L’évaluation du processus de mise en œuvre du SMR dans les 10 comtés pilotes portait sur la documentation de la répartition des cas, le recours aux EEF, la collaboration avec d’autres fournisseurs (principalement Work First), et les activités de partage des responsabilités parentales. Les données qualitatives ont été recueillies au moyen de groupes de discussion avec des prestataires de services (30 groupes de discussion avec des travailleurs, des superviseurs et des partenaires communautaires) et d’entretiens téléphoniques avec les utilisateurs de services (223 donneurs de soins). Les résultats de l’évaluation du processus ont fourni des informations utiles sur la qualité de la mise en œuvre du SMR. Par exemple, la mise en œuvre du partage des responsabilités parentales a été perçue comme une stratégie positive favorisant l’engagement des familles d’accueil et des parents biologiques, parce que cela facilite les relations durables et diminue le délai de réunification. Les participants ont également fait état d’obstacles à la mise en œuvre du programme de partage des responsabilités parentales, y compris la résistance de la part des familles d’accueil et des parents biologiques ainsi que le délai de sept jours, ce qui selon certains participants représentait un défi concernant le « degré de préparation » de la famille d’accueil ou des parents biologiques.

Notes méthodologiques

Bien que les résultats de cette étude soient prometteurs, certaines limites méritent d’être signalées, comme l’absence d’affectation aléatoire. Les auteurs notent également que la mesure de corroboration dans la voie d’évaluation de la famille du SMR du comté révèle un besoin de services, ce qui est différent de l’utilisation usuelle de l’appellation « faits fondés » dans les comtés témoins, qui signifie que la maltraitance a été corroborée. Si les significations sont similaires, les travailleurs peuvent mettre ces résultats en œuvre différemment. Une limite de l’évaluation du processus était que les donneurs de soins étaient sélectionnés par leur travailleur social, qui recueillait les formulaires de consentement. Les travailleurs sociaux peuvent avoir évité de poser des questions aux familles avec lesquelles ils avaient des difficultés au cas où elles fourniraient des commentaires négatifs.