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L’amour s’achète : influence des dépenses en protection de l’enfance sur la maltraitance

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Résumé

Le lien entre une situation économique défavorable et les problèmes de maltraitance envers les enfants est bien documenté dans la littérature, mais peu de chercheurs se sont souciés de vérifier l’existence du lien entre les dépenses en protection d’enfance et la maltraitance. Malcolm (2012) présente des données probantes indiquant que l’augmentation des dépenses publiques en matière de protection de l’enfance est fortement liée à une diminution de la victimisation des enfants attribuable à la maltraitance et même à une diminution du taux de mortalité clinique au fil du temps.

Étant donné la corrélation positive entre les dépenses en protection de l’enfance et une situation économique satisfaisante, la plupart des effets mesurés de la situation économique sur la maltraitance envers les enfants semblent être un artefact statistique plutôt qu’un lien de causalité. Les chercheurs ont testé l’hypothèse en mesurant les répercussions de la récession de l’an 2000 sur le taux de victimisation attribuable à la maltraitance aux États-Unis en tenant compte des dépenses publiques en protection de l’enfance. L’analyse de régression multivariée couvre les données administratives extraites annuellement du National Child Abuse & Neglect Data System (NCANDS) [Système de données nationales sur la violence et la négligence envers les enfants] entre 1996 et 2002. Les chercheurs ont analysé le nombre total d’enfants victimes de maltraitance corroborée dans un État donné et le nombre de décès d’enfants attribuables à la maltraitance à titre de variables dépendantes. Ils ont obtenu les données sur les dépenses en protection de l’enfance grâce à l’analyse biennale de l’Urban Institute. Elles couvrent toute la gamme de dépenses du système de protection de l’enfance (y compris les services sous-traités aux organismes privés, les salaires et autres coûts indirects). Pour mieux isoler l’environnement économique des dépenses relatives à la protection d’enfance à l’échelle de l’État, l’auteur a introduit l’excédent des revenus, les dépenses d’éducation par enfant et la générosité des programmes de transfert de revenus. Il a traité la pauvreté et l’insécurité économique en tant que contributeurs potentiels à l’augmentation de la maltraitance envers les enfants comme des covariables en incluant le taux de pauvreté et de chômage des États.

Les résultats de l’étude indiquent une association convaincante entre les dépenses élevées en protection de l’enfance et le taux moindre de violence envers les enfants. Une augmentation de 100 $ des dépenses consacrées à la protection de l’enfance est liée à une diminution du taux de victimisation de 15,5 % de sa valeur moyenne. L’effet sur le nombre de victimes décédées est moins prononcé, avec une diminution du taux final de 10,1 % de sa valeur moyenne. Deuxièmement, et plus étonnant encore, l’effet bien documenté de la pauvreté et de la sécurité économique sur le nombre de cas de maltraitance envers les enfants semble surévalué si l’on ne tient pas compte des différences en matière de politique. Enfin, l’effet des circonstances négatives diminue encore lorsque l’on tient compte des attitudes sociales corrélées aux revenus et mesurées grâce aux agrégats du General Social Survey [Enquête sociale générale] (comprenant les attitudes envers la sévérité des tribunaux, la pratique religieuse, la fessée et l’importance de l’obéissance en tant que critère de réussite de l’éducation des enfants).

Notes méthodologiques

Some aspects are highlighted to underscore the author’s methodological rigor.  First, as the linear model is inappropriate for fatality data since the counts are small, the Poisson model was applied. Second, endogeneity, correlation between variable and parameter and error term, of child welfare expenditures is a natural concern. However, the author demonstrates that endogenity would work against the main result as increased child maltreatment incidence ‘reverse causes’ higher child welfare expenditures, either through direct channels (increasing caseloads), or indirect channels (heightened attention of policymakers). While the author proves his strengths in analyzing economic circumstances the inclusion of social trends is of limited value as the chosen variables seem somewhat random and new theoretical developments had not been considered.